The Hong Kong Telegraph - Luc Montagnier, Nobel de médecine, est mort, discrédité par ses pairs

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Luc Montagnier, Nobel de médecine, est mort, discrédité par ses pairs
Luc Montagnier, Nobel de médecine, est mort, discrédité par ses pairs

Luc Montagnier, Nobel de médecine, est mort, discrédité par ses pairs

Le scientifique Luc Montagnier, prix Nobel pour la découverte dans les années 1980 du virus du sida, est mort à 89 ans, discrédité depuis longtemps par la communauté scientifique après avoir multiplié les affirmations dénuées de fondement, notamment contre les vaccins.

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La mairie de Neuilly-sur-Seine, qui a assuré disposer de son certificat de décès, a fait part jeudi à l'AFP de la mort du virologue l'avant-veille à l'hôpital américain de la ville, confirmant des informations du journal Libération.

Mais la nouvelle du décès de M. Montagnier tournait déjà depuis plus de 24 heures sur Internet, relayée par des personnalités et des sites coutumiers des fausses informations, comme celui du média en ligne FranceSoir.

L'AFP a eu d'importantes difficultés à se faire confirmer cette information. La famille proche de M. Montagnier n'a pas communiqué sur son décès auprès des principaux médias. Quant aux institutions dont il avait été membre, comme l'Institut Pasteur ou le CNRS, elles n'ont pu être en mesure de vérifier l'annonce.

Cette situation témoigne de la stature bien particulière du scientifique. Ancienne vedette de la recherche française, il s'était mis au ban de la communauté scientifique depuis une dizaine d'années par une série de prises de positions aberrantes.

"Nous saluons ce jour le rôle déterminant de Luc Montagnier dans la co-découverte du VIH. Une avancée fondamentale à laquelle suivront malheureusement plusieurs années de dérives scientifiques que nous ne pouvons occulter", a ainsi réagi l'association Aides, engagée dans la lutte contre le sida.

C'est en effet pour avoir dirigé l'équipe ayant isolé le virus du sida, le VIH, que M. Montagnier a obtenu le prix Nobel de médecine en 2008, aux côtés de sa collaboratrice Françoise Barré-Sinoussi mais sans le troisième homme de cette découverte, Jean-Claude Chermann.

Réalisée au début des années 1980, alors qu'explosait la pandémie de sida sans espoir de survie à court terme pour les malades, cette découverte a été le premier pas qui a permis d'aboutir une quinzaine d'années plus tard à des traitements permettant de vivre avec la maladie.

Elle a toutefois fait l'objet d'une longue polémique sur sa paternité avec l'équipe du chercheur américain Robert Gallo. MM. Montagnier et Gallo s'étaient finalement accordés sur l'idée que le premier avait isolé le virus, mais que le second avait établi son lien direct avec le sida.

- Salué par Didier Raoult -

Cette controverse en annonçait bien d'autres. Peu après l'obtention de son prix Nobel, M. Montagnier a commencé à défendre des théories discréditées scientifiquement, comme celle dite de la "mémoire de l'eau".

Le chercheur a également tenu de nombreux propos infondés contre la vaccination, une position qui lui a redonné de la visibilité lors de la crise du Covid-19, en particulier dans les milieux sceptiques quant à la gravité de la maladie ou l'efficacité des vaccins.

Jeudi, les premières réactions à la mort de M. Montagnier étaient à l'aune de cette fin de vie en marge de la communauté scientifique.

Elles venaient pour l'essentiel de figures vaccinosceptiques comme l'homme politique d'extrême droite Florian Philippot, à l'origine de manifestations hebdomadaires contre le pass vaccinal.

"Il fut trainé dans la boue alors qu'il avait vu juste sur le Covid", a déclaré dès mercredi M. Philippot sur Twitter, dénonçant "l'étrange lenteur des médias" à relayer l'information.

Le virologue Didier Raoult, lui-même largement discrédité pour ses positions en faveur de traitements médicamenteux inefficaces contre le Covid, a lui salué sur Twitter "l'originalité" et "l'indépendance" du chercheur

Il a estimé qu'elles avaient à la fois valu à M. Montagnier le prix Nobel et "l'hostilité inouïe de ses collègues", et jugeant que les prises de positions finales de M. Montagnier avaient été l'objet d'une attention "disproportionnée".

Côté gouvernement, la seule réaction immédiate provenait de la ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, qui dans un bref communiqué a fait part de son "émotion" et présenté ses condoléances à la famille de M. Montagnier, sans mentionner ses prises de position récentes.

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