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Affaire du baiser forcé: "Ca ne devrait jamais arriver", fustige Jenni Hermoso
Affaire du baiser forcé: "Ca ne devrait jamais arriver", fustige Jenni Hermoso / Photo: JAVIER SORIANO - AFP

Affaire du baiser forcé: "Ca ne devrait jamais arriver", fustige Jenni Hermoso

"Ca ne devrait jamais arriver, dans aucun secteur social ou professionnel": Jenni Hermoso a répété lundi n'avoir jamais consenti au baiser imposé par l'ex-patron du football espagnol Luis Rubiales, assurant devant le tribunal qui juge ce dernier s'être sentie peu respectée "en tant que femme".

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"J'ai senti que c'était totalement hors contexte et je me suis rendu compte que mon patron m'embrassait et cela ne se fait pas, cela ne doit jamais arriver dans aucun secteur social ou professionnel", a déclaré la joueuse devant l'Audience nationale, à San Fernando de Henares, près de Madrid.

Le procès de Luis Rubiales, 47 ans, accusé d'agression sexuelle et de coercition pour avoir fait pression sur la footballeuse afin d'étouffer le scandale, a débuté lundi et doit durer jusqu'au 19 février.

"Je ne fais un baiser sur les lèvres que lorsque je décide de le faire", a déclaré la joueuse, en pull et veste noirs. "En tant que femme, oui, je me suis sentie peu respectée, je pense que c'était un moment qui a terni l'un des jours les plus heureux de ma vie", a encore poursuivi Jenni Hermoso, 34 ans.

"Pour moi, il est très important de dire qu'à aucun moment je n'ai cherché cet acte ni que je m'y attendais", a-t-elle asséné.

Luis Rubiales, qui était président de la Fédération espagnole de football (RFEF) au moment des faits et contre qui le parquet a requis deux ans et demi de prison, a plusieurs fois présenté le baiser imposé à la footballeuse après la victoire de l'Espagne en 2023 lors du Mondial féminin de football comme "un bisou de célébration entre deux amis", assurant que la joueuse était consentante.

- "Totalement abandonnée" -

Jenni Hermoso, devenue un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport après le scandale, a également décrit devant le tribunal les pressions subies après ce baiser forcé pour assurer qu'il était consenti et ainsi étouffer l'affaire, des accusations niées par Luis Rubiales.

La joueuse, qui évolue aujourd'hui au Mexique, assure avoir à l'époque appelé son agent pour le supplier d'appeler "quelqu'un de la fédération" de football et leur demander "d'arrêter" ces pressions.

"Ils s'en prenaient déjà à ma famille, à mes amies, pour faire quelque chose que j'avais déjà dit que je ne voulais plus faire", a-t-elle fustigé, en décrivant ses tentatives pour repousser les multiples demandes émanant de certains responsables de la fédération.

 

"Personne, personne ne m'a approchée pour me demander comment j'allais (...) Je me suis sentie totalement abandonnée par la fédération", a encore dénoncé Jenni Hermoso. "Jusqu'à aujourd'hui, j'ai l'impression que ma vie est en stand-by" à cause de cette affaire, a-t-elle déploré.

Le scandale avait éclaté le 20 août 2023 à Sydney, en Australie, lors de la cérémonie de remise des médailles aux joueuses espagnoles après leur victoire en finale de la Coupe du monde de football face à l'Angleterre.

Devant les caméras du monde entier, Luis Rubiales avait saisi la tête de Jennifer Hermoso avec ses deux mains et l'avait embrassée brusquement sur les lèvres, avant de la laisser repartir en lui donnant deux tapes dans le dos.

- "Pressions constantes et répétées" -

Selon l'acte d'accusation, le baiser sur la bouche imposé à la joueuse par Luis Rubiales a été effectué "par surprise et sans le consentement ni l'acceptation de la joueuse".

A partir de ce moment, "des pressions constantes et répétées ont été exercées directement sur la joueuse Jennifer Hermoso Fuentes et par l'intermédiaire de sa famille et de ses amis dans le but (de l'amener à) justifier et approuver publiquement le baiser que Luis Rubiales lui avait donné contre sa volonté", affirme encore l'accusation.

L'ex-grand patron du foot espagnol sera entendu à partir du 12 février.

L'affaire s'était transformée immédiatement en un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport et le hashtag #SeAcabó ("C'est terminé!"), lancé par les joueuses de la "Roja", avait fait le tour du monde.

Après s'être d'abord accroché à son poste, Luis Rubiales avait fini par céder à la pression et avait démissionné le 10 septembre 2023.

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