Tennis: larmes de joie d'Osaka, qui défiera Swiatek en finale à Miami
Des larmes de joie, cette fois: Naomi Osaka s'est qualifiée pour la finale de l'Open de Miami, où elle tentera d'acter, contre l'irrésistible Iga Swiatek, future N.1 mondiale, son retour au premier plan après un an de grandes turbulences sur le plan psychologique.
La Japonaise de 24 ans, redescendue au 77e rang après avoir été au sommet du classement WTA, semble voir le bout du tunnel.
Elle a fait preuve de force mental pour renverser 4-6, 6-3, 6-4 la Suissesse Belinda Bencic (28e). Mais pour sa première finale en Floride, il lui faudra surmonter tout sentiment d'accomplissement avant l'heure, autant que l'émotion, qui l'a brièvement envahie après avoir félicité son adversaire, à qui elle a rendu hommage.
"Je n'ai pas du tout eu l'impression de comprendre son jeu et j'ai pourtant réussi à gagner. C'est une joueuse extraordinaire. J'aimerais avoir son retour. Je voulais juste dire merci à tout le monde. L'atmosphère était vraiment bonne", a-t-elle dit, les yeux embués.
"Bon sang, je pleure toujours! Mais ce tournoi signifie beaucoup pour moi", a-t-elle ajouté dans un sourire qui tranchait évidemment avec ses pleurs d'il y a deux semaines, à Indian Wells. La Japonaise y connut un troisième épisode lacrymal, pendant et après son élimination au 2e tour, après une provocation verbale venue des tribunes ("Naomi tu es nulle!").
- Poing serré -
Se posait alors à nouveau la question de son avenir dans le tennis professionnel, pour celle qui avait confié, au moment de Roland-Garros en juin dernier, être en proie à de l'anxiété depuis plusieurs années.
Depuis, plusieurs moments de détresse se sont produits. D'abord au tournoi de Cincinnati en août, puis le mois suivant à l'US Open, en conférence de presse, après son élimination surprise au 3e tour face à la Canadienne Leylah Fernandez.
Elle avait alors fait une pause et n'était revenue à la compétition qu'en janvier à l'Open d'Australie. Tenante du titre, elle avait été sortie au 3e tour.
Depuis deux semaines, Osaka a commencé à travailler avec une thérapeute et elle a confié sentir les premiers bienfaits de cette démarche.
Cela s'est vu à Miami, puisqu'elle a remporté ses quatre premiers matches sans perdre le moindre set et encore moins ses moyens, laissant augurer le retour de la redoutable championne qu'elle fut, quadruple lauréate en Grands Chelems (deux Open d'Australie, deux US Open).
Cette dois, il lui a fallu concéder un set, le premier, débordée par l'agressivité de Bencic, excellente en revers et qui sait comment s'y prendre pour la battre, puisqu'elle avait remporté trois de leurs quatre première confrontations.
Mais Osaka a montré qu'elle savait à nouveau réagir face à l'adversité. S'appuyant sur son puissant service (18 aces), elle a repris le dessus pour égaliser à une manche partout, affichant une grande détermination, en serrant souvent les poings et en sautillant entre deux échanges pour mieux aller de l'avant.
- "Besoin de m'affirmer" -
"A ce stade, j'ai besoin de m'affirmer. Face à des joueuses si fortes, je ne dois pas me laisser abattre. Si j'avais eu ce sentiment négatif, cela aurait pu me coûter la victoire", a-t-elle expliqué.
Osaka a enchaîné au troisième set, chipant deux fois le service de la Suissesse, qui est tout de même revenue à 5-4. Même pas peur: la Japonaise a su conclure sans trembler.
Iga Swiatek a fait preuve d'une même assurance pour écarter 6-2, 7-5 l'Américaine Jessica Pegula (21e). La 16e victoire de rang pour la Polonaise, qui accèdera officiellement lundi au sommet du classement WTA grâce à la retraite sportive de l'Australienne Ashleigh Barty.
Dominatrice sans partage au premier set, Swiatek n'a en effet pas laissé la place au doute au second, quand l'Américaine lui a pris trois fois le service pour mener 3-1 puis 4-2 et égaliser à 5-5, en effaçant deux balles de match.
La Polonaise ne s'est pas laissée envahir par la frustration. Sûre de son tennis, elle a effacé l'affront avec un jeu blanc qui a écoeuré son adversaire au service, avant d'enfin conclure au bout de 1h50 d'un match pas si simple que cela.
A vingt ans, la lauréate de Roland-Garros en 2020 peut réaliser le "sunshine double" (doublé Indian Wells/Miami), histoire d'asseoir sa domination actuelle sur le circuit.
張-C.Cheung--THT-士蔑報