L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible "empoisonnement"
L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, a souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Wall Street Journal.
Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens "ont développé des symptômes", a écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", a-t-il ajouté.
"Malheureusement, ce qu'a rapporté le Wall Street Journal a eu lieu, et (M. Abramovitch) va bien. Il continue d'être actif dans les négociations", a confirmé à l'AFP une source proche du dossier à Londres.
Les sources du quotidien américain ont évoqué un possible empoisonnement, et soupçonné les partisans d'une ligne dure à Moscou qui veulent selon elles saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Un proche de Roman Abramovitch a dit lui ne pas être certain de l'identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, affirmant aussi que des experts occidentaux n'ont pas pu déterminer la cause des symptômes.
"Il y a beaucoup de spéculation sur les informations dans les médias aujourd'hui. Nous recommandons de ne suivre que les informations officielles", a affirmé de son côté le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak, affirmant que les négociations avaient lieu "comme d'habitude".
Selon le site d'investigation Bellingcat, "les trois hommes n'avaient consommé que du chocolat et de l'eau dans les heures qui ont précédé l'apparition des symptômes".
Bellingcat a indiqué sur Twitter que "les experts ont rapporté que le dosage et le type de poison utilisé était probablement insuffisants pour mettre en danger des vies, et a été utilisé probablement pour faire peur aux victimes".
Roman Abramovitch, considéré comme proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l'Ukraine dans le cadre d'une médiation pour mettre fin au conflit.
Le Wall Street Journal avait révélé dès la semaine dernière que le président ukrainien avait demandé à son homologue américain Joe Biden de ne pas sanctionner M. Abramovitch, arguant qu'il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie.
Et de fait, le milliardaire ne figure pas à ce stade sur la liste des oligarques sanctionnés par Washington, pourtant rallongée à plusieurs reprises et encore jeudi dernier.
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