XV de France: jeu court, Jelonch
Au four et au moulin. Le précieux troisième ligne des Bleus Anthony Jelonch était partout, vendredi au pays de Galles (13-9), permettant à ses coéquipiers de croire en leurs chances d'un premier Grand Chelem depuis 2010.
Le Toulousain a fêté sa onzième titularisation consécutive par une prestation XXL, parfaitement débutée avec un essai au bout de neuf minutes de jeu à peine, bien décalé par son arrière Melvyn Jaminet.
Mais c'est surtout son apport défensif qui a offert aux Bleus le droit d'y croire. Avec neuf plaquages, seize mètres gagnés ballon en main, le Gersois a largement apporté sa pierre à l'édifice.
Débordant d'activité, Jelonch a une nouvelle fois étalé sa science du plaquage et son amour du combat. Son travail de l'ombre, aux côtés des envolées de son meilleur ami Antoine Dupont, s'est révélé précieux.
Comme d'habitude, serait-on tenté d'ajouter. Car le discret gars de Vic-Fezensac a fait son trou à Marcoussis, au point donc de d'enchaîner une onzième titularisation de rang (en 18 sélections). Il a entamé cette série face à l'Ecosse, lors du Tournoi 2021, ne ratant aucun match des Bleus depuis... la rencontre face au pays de Galles (32-30), le 20 mars 2021.
Quasiment un an plus tard, Jelonch a découvert l'enfer du Millennium. Et il est en ressorti avec le sourire: face à Josh Navidi (31 ans 29 sélections), Jelonch a fait plus que tenir son rang.
- Précieux -
"Tout le monde dit que c'est le plus beau stade du monde, notamment William Servat (co-entraîneur de la conquête française, NDLR). Ça va être un grand moment. Il faudra être au max et ne pas être pris par l'ambiance. Je pense qu'on est tous prêts", savourait-il d'ailleurs avant la rencontre.
Ca ne surprendra personne car le joueur aime les défis. Il ne faisait pas forcément partie des plans de Fabien Galthié en début de mandat mais Jelonch a profité de la Coupe d'automne des nations et du turn over imposé par la querelle LNR-FFR pour se rendre indispensable. Au point d'être nommé capitaine lors de la tournée estivale en Australie.
"Je n'y pensais pas une seule seconde. Jusqu'en cadets à Vic-Fezensac, je ne me disais même pas que j'allais passer pro, c'était le rugby un peu champêtre, avec les copains... Petit à petit, je me suis pris au jeu. J'étais à Auch, je suis parti avec Antoine (Dupont, NDLR) à Castres et là, ça s'est super bien passé", confiait-il alors à l'AFP, promettant "de ne pas jouer un rôle".
A Cardiff, il pourtant joué son rôle, celui d'un infatigable ferrailleur aux côtés de Grégory Alldritt et François Cros pour former une troisième ligne de combat. C'est même lui qui est allé arracher le ballon pour le dégager en touche à la dernière minute. Quasiment indispensable.
De là dire qu'il est le premier nom couché sur la feuille de match par le staff? A un an et demi du Mondial-2023, Galthié va se retrouver face à un problème de riches, alors que son habituel capitaine Charles Ollivon a retrouvé le chemin des terrains neuf mois après s'être rompu les ligaments croisés du genou gauche. Pas de quoi inquiéter le placide Jelonch.
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