Tournoi des six nations: la France, victorieuse au pays de Galles, à un match du Grand Chelem
Quatre-vingt minutes: la France, victorieuse du pays de Galles 13 à 9 à Cardiff vendredi soir lors de la 4e journée du Tournoi des six nations 2022, n'est plus qu'à 80 petites minutes d'un Grand Chelem, après lequel elle court depuis 2010.
Pour ce faire, les Bleus, auteurs du seul essai du match par le troisième ligne Anthony Jelonch, devront battre lors de la dernière journée au Stade de France l'Angleterre, qui reçoit samedi l'Irlande à Twickenham.
Jusqu'au bout, alors qu'un essai gallois aurait fait basculer la rencontre, la défense a tenu. Jusqu'au bout, les Tricolores ont été inflexibles.
La France enchaîne ainsi une septième victoire de rang et se rapproche de sa meilleure série, une suite de huit succès, réalisée en 2004.
Et pourtant cette rencontre avait tout du match piège.
D'abord, parce que la France était - est toujours - la seule équipe encore invaincue de cette édition 2022 du Tournoi restait sur trois victoires de rang face au XV du Poireau, tenant du titre mais handicapé cette année par de nombreuses absences.
Ensuite parce que les Gallois avaient remporté neuf de leurs dix dernières rencontres dans leur Millennium stadium. Il est vrai que leur seule défaite avait été contre ... la France, en 2020.
Et on a bien cru que le piège se refermerait sur ces Bleus, privés pour leur part de leur ailier Damian Penaud, touché par le Covid-19 avant de s'envoler pour Cardiff, tant la deuxième mi-temps a été tendue.
- Coups de pied -
Comme à son habitude - depuis le début du Tournoi, 20% des points marqués par les Bleus le sont lors des dix premières minutes -, le XV de France a frappé fort d'entrée, avec un essai du troisième ligne Anthony Jelonch dès la 9e minute.
A la suite d'un surnombre, le Gersois s'est trouvé décalé à l'aile, bien servi par Gabin Villière et en position idéale pour aplatir son deuxième essai, après celui inscrit face à l'Italie lors de la première journée, et le 14e des Bleus depuis le début de la compétition.
La première mi-temps a été ponctuée, comme c'était prévisible, de nombreux échanges de coups de pieds entre les arrières français et gallois, et à ce ce petit jeu du "je t'envoie, tu me renvoies le ballon", Gallois et Français ont fait jeu égal.
Dans un Millennium stadium pas plein, plus de 10.000 places n'ayant pas trouvé preneurs, au toit ouvert et par temps sec, les deux équipes ont disputé un match très physique, dans une ambiance électrique, choeurs gallois clamant "Wales, Wales" face aux "Marseillaise" et "allez les bleus" des très nombreux spectateurs français.
Le XV du Poireau "fait très peu d'erreurs, c'est une équipe qui donne très peu de ressources à l'adversaire. Au contraire, dès qu'on s'ouvre, les Gallois exploitent la moindre faille, ils s'y engouffrent et arrivent à marquer des points assez rapidement", avait prévenu jeudi Antoine Dupont.
Sachant qu'avec un métronome comme Dan Biggar côté gallois, la moindre faute se paye cash, la discipline a été l'une des clés du match.
Heureusement, le buteur des Bleus, Melvyn Jaminet, s'il avait été perturbé à Murrayfield par le vent notamment, a été impeccable, tant à la réception des nombreuses chandelles que dans ses coups de pied, même s'il a manqué une dernière pénalité à la 77e qui aurait pu faire souffler un peu les supporteurs français.
Pendant la deuxième période, les Gallois ont tout tenté, multipliant les offensives, mais ne sont pas arrivés à faire trembler les Bleus.
Jusque dans les dernières minutes, la défense française hermétique, solide, a fait preuve de son sérieux, de cette envie de gagner. Le Grand Chelem n'est plus un rêve, il est tout près.
張-C.Cheung--THT-士蔑報