

Gisèle Pelicot va porter plainte contre Paris Match pour diffusion de "photos volées"
Gisèle Pelicot, devenue une icône féministe à la suite du procès des viols de Mazan, va porter plainte contre Paris Match pour avoir diffusé dans son édition de jeudi des "photos volées" d'elle dans sa vie privée, a annoncé un de ses avocats.
Dans son édition de jeudi, l'hebdomadaire a publié sept photographies de Mme Pelicot sur lesquelles on la voit, accompagnée d'un homme présenté comme son nouveau compagnon, déambuler dans les rues de la localité où elle réside désormais, selon le magazine.
"À chaque fois que l'intimité de la vie privée de notre cliente sera atteinte, on va réagir et faire condamner", a déclaré à l'AFP Me Antoine Camus, assurant que "sur le plan judiciaire, la riposte va se faire" contre le magazine.
"Sur le fond, c'est très choquant vu qu'il s'agit de l'histoire d'une femme dont le consentement a été nié pendant 10 ans et dont le calvaire a été rappelé par les quelque 3.000 photos et vidéos prises à son insu. Or faire l'objet après ça d'une paparazzade, c'est n'avoir rien compris à ces quatre mois de procès!", s'est ému Me Camus.
"C'est extrêmement décevant car ils se désintéressent du message porté par Gisèle Pelicot. La question du consentement et du libre arbitre, ils s'en fichent", a-t-il accusé.
La septuagénaire, qui pendant une décennie avait subi des dizaines de viols par son ex-mari qui l'avait préalablement sédatée, et d'au moins une cinquantaine d'inconnus recrutés par celui-ci sur internet, avait fait face pendant quatre mois à ses agresseurs devant la cour criminelle de Vaucluse entre septembre et décembre.
Elle était devenue une icône féministe notamment après avoir permis un procès public en refusant un huis clos, afin que la "honte change de camp" et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols.
Gisèle Pelicot a d'ailleurs été désignée parmi les "100 personnes les plus influentes de 2025" par le magazine américain Time mercredi.
"Aujourd'hui elle se reconstruit et se concentre sur son livre pour garder le contrôle de son histoire", a expliqué Antoine Camus, démentant "tout contrat" pour une adaptation cinématographique avec la plateforme américaine HBO, comme l'avance Paris Match.
Sur certaines photos publiées par le magazine, on la voit avec une équipe vidéo professionnelle la suivant sur un marché.
Contacté par l'AFP, Paris Match n'a pas répondu dans l'immédiat.
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