Épisode caniculaire: coup de chaud sur la France... et sur les JO-2024 mardi
Avec jusqu'à 40°C lundi dans le Sud, la France fait face à sa première vague de chaleur de 2024 qui va s'étendre mardi plus au nord et atteindre les sites olympiques en Île-de-France, sous vigilance jaune, sans reports d'épreuves à ce stade.
Quelque 41 départements d'une large portion méridionale sont désormais concernés par cette vigilance orange aux fortes chaleurs, contre 39 lundi midi, a annoncé Météo-France.
Mardi, 45 départements seront en alerte orange dans la moitié Sud, une frange plus au nord, allant de la Loire-Atlantique au Haut-Rhin en passant par les départements franciliens, étant placée en vigilance jaune pour la chaleur ou les orages.
Météo-France évoque un "épisode caniculaire de relativement courte durée mais particulièrement intense".
"Ces fortes chaleurs progressent vers le nord du pays. Les 36°C (seront) atteints ou dépassés sur une grande partie du pays", prévoit l'institut, qui s'attend même à voir le mercure dépasser 40°C près de la Méditerranée et dans le Sud-Ouest.
- "Beaucoup s'hydrater" -
Sur le chantier estival de la ligne B du tramway de la métropole de Bordeaux, la chaleur a poussé à modifier les horaires de travail.
Les équipes sont arrivées dès 06h00 lundi pour "maximiser le nombre d'heures" travaillées "à moindre température", selon Nicolas Prezelin, jeune conducteur de travaux de 26 ans.
"Pour les personnes fragiles, il faut beaucoup s'hydrater. Il faut évidemment éviter de sortir lorsque la période de la journée est la plus chaude", a rappelé sur BFMTV Frédéric Valletoux, ministre démissionnaire délégué chargé de la Santé.
M. Valletoux, qui a indiqué la mise en service lundi après-midi du numéro vert Canicule info service 0800 06 66 66, a aussi appelé les sportifs à proscrire les "efforts physiques intenses".
Une difficulté additionnelle pour les athlètes olympiques appelés à disputer des épreuves mardi en Île-de-France, où sont concentrés la majeure partie des sites olympiques des JO-2024.
"À Paris et en région parisienne, (...) les températures maximales atteindront 34 à 36°C mardi et baisseront mercredi", selon les prévisions, avec possibilité d'orages "qui se propageront du Centre-Ouest vers les frontières belge et allemande en passant par la région parisienne".
- Pas d'épreuves reportées -
La vague de chaleur affectera directement les sportifs et les spectateurs, même si le Comité d'organisation des JO (Cojo) a assuré n'avoir pas prévu pour l'instant de reports d'épreuves.
"On aura tout cette semaine, des températures élevées, quelques orages... On se prépare pour tout ça", a déclaré Lambis Konstantidinis, directeur du centre de commandement situé au siège du Cojo à Saint-Denis.
L'essentiel des tribunes temporaires ne sont pas ombragées et certaines épreuves organisées mardi après-midi seront particulièrement exposées à la chaleur (demi-finales de rugby à 7 féminin, éliminatoires de hockey-sur-gazon à Colombes, tours préliminaires de beach-volley et basket 3x3, qualifications en BMX freestyle).
"Au cours des épisodes de fortes chaleurs, l'organisateur Paris 2024 activera un dispositif spécifique et adressera les recommandations adaptées à l'ensemble des participants et spectateurs des épreuves sur les sites olympiques. Il est recommandé à tout spectateur se rendant à une épreuve olympique de s'hydrater régulièrement", a déclaré le ministère de la Santé.
La Région a annoncé lundi l'activation du plan canicule en Île-de-France, dont la distribution d'eau et de chapeaux. En outre, "la qualité de l'air sera mauvaise" selon l'observatoire francilien Airparif.
Le village olympique, qui accueille plus de 10.000 athlètes, a pour sa part été conçu sans climatisation, par souci écologique, mais sans rassurer toutes les délégations qui ont pour beaucoup commandé des climatiseurs.
Selon les experts, le changement climatique d'origine humaine augmente la sévérité et la fréquence des canicules, mais aussi leur précocité ou leur survenue tardive.
En France, on observait avant 1989 "en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans", alors que "depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle", a déclaré samedi Matthieu Sorel, climatologue, lors d'un point de presse de Météo-France. Ces vagues de chaleur, a prévenu le spécialiste, "seront deux fois plus nombreuses d'ici 30 ans".
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