The Hong Kong Telegraph - E.coli: des cas rares mais des complications dangereuses

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E.coli: des cas rares mais des complications dangereuses
E.coli: des cas rares mais des complications dangereuses

E.coli: des cas rares mais des complications dangereuses

La bactérie Escherichia coli, à l'origine en France d'une vague de contaminations liées à des pizzas Buitoni, n'est pas la principale cause d'intoxication alimentaire mais peut provoquer des cas très graves, notamment chez l'enfant.

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- Une bactérie omniprésente -

Escherichia coli, dite E.coli, désigne en réalité toute une famille de bactéries, qui sont très loin d'être toutes dangereuses pour la santé.

Au contraire, elles sont présentes en grand nombre dans l'appareil digestif où une partie d'entre elles jouent un rôle dans le bon fonctionnement de l'organisme.

Mais certaines variétés d'E.coli peuvent, à l'inverse, provoquer des intoxications. Il s'agit, le plus souvent, de variétés "productrices de shigatoxines" comme c'est le cas dans la vague récente de contaminations françaises.

Ces toxines produisent des intoxications qui, dans la majorité des cas, ne sont pas graves et se traduisent essentiellement par des maux de ventre et des diarrhées. Ils se produisent en général trois ou quatre jours après l'ingestion.

- Quel danger ? -

Si ces intoxications passent généralement sans dommages en une dizaine de jours, elles peuvent dans de rares cas provoquer des complications, avant tout chez les jeunes enfants et les personnes âgées.

Il s'agit le plus souvent d'un "syndrome hémolytique et urémique" (SHU). Celui-ci se traduit généralement par une insuffisance rénale aiguë et de graves problèmes sanguins, avec comme conséquences potentielles un coma ou la mort.

"On estime que, pour jusqu'à 10% des patients, l'infection à E.coli (productrice) de shigatoxines peut évoluer en SHU, avec un taux de létalité de 3 à 5%", résume l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les traitements sont encore incertains. Deux anticorps de synthèse, l'éculizumab et le ravulizumab, constituent des pistes prometteuses mais à confirmer.

En tout état de cause, il ne faut pas donner d'antibiotique à un patient infecté par des bactéries E.coli productrices de shigatoxines: ils n'ont aucun intérêt contre elles, voire peuvent empirer la situation.

- Comment l'attrape-t-on ? -

Cette forme d'E.coli "se transmet à l’homme principalement par des aliments contaminés, comme de la viande hachée crue ou mal cuite et du lait cru", explique l'OMS.

Mais ce n'est pas tout: "on associe un nombre croissant de flambées à la consommation de fruits et de légumes - graines germées, épinards, laitues, chou cru, salades", poursuit-elle.

Un élément est crucial: la température. Si celle-ci atteint 70°C, la bactérie est détruite, ce qui implique de veiller à bien cuire les aliments.

La vague récente de cas provoque toutefois des interrogations, notamment chez les familles d'enfants malades. Les autorités sanitaires ont fait le lien entre certaines de ces contaminations et des pizzas surgelées de la marque Buitoni.

Comment ces plats, cuits avant d'être congelés, ont-ils pu conserver en eux la bactérie incriminée ? On ne le sait pas encore.

"Nous explorons différentes hypothèses pour savoir comment les contaminations ont pu se produire malgré la cuisson de la pizza", a expliqué à France Inter l'épidémiologiste Gabrielle Jones, rattachée à l'organisme Santé publique France.

"Cela peut être la manipulation de la pizza pas encore cuite", avance-t-elle.

- Est-ce rare ? -

Il existe régulièrement des rappels de produits alimentaires où des bactéries E.coli dangereuses ont été identifiées, mais les cas graves ou mortels restent relativement peu fréquents.

Avec deux enfants décédés et une quarantaine de cas avérés pour le moment, l'épidémie actuelle est déjà sans précédent en France.

Parmi les infections alimentaires, la salmonellose et la listériose provoquent nettement plus de décès. La première notamment est à l'origine de plusieurs centaines de morts chaque année en France.

Au niveau de toute l'Europe, la pire flambée d'infections à E.coli remonte à 2011. Au total, une cinquantaine de personnes sont mortes, surtout en Allemagne et en Suède.

Cette épidémie relativise par ailleurs l'image, souvent répandue, d'une infection surtout liée à la mauvaise cuisson de la viande. Elle a en effet été reliée à des graines germées contaminées.

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