Après une évasion rocambolesque dans le Nord, deux détenus arrétés en Belgique
Les deux détenus qui avaient scié les barreaux de leurs cellules de l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain (Nord) et s'étaient évadés dans la nuit de dimanche à lundi, ont été arrêtés lundi en Belgique, a annoncé le parquet de Lille.
Ces mineurs, âgés de 17 ans et suspectés l'un de meurtre, l'autre de viol selon une source proche du dossier, "ont été interpellés ce soir en Belgique", a annoncé sur X la procureur de la République Carole Etienne.
Ils ont été placés en garde à vue, a-t-elle précisé à l'AFP.
Une enquête avait été ouverte plus tôt dans la journée du chef "d'évasion en bande organisée" avait indiqué le parquet, précisant qu'ils encouraient "10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende."
Selon la source proche du dossier, ils se sont servis de lames de scies pour limer les barreaux de leurs cellules dans l'établissement situé à la frontière franco-belge.
Les deux jeunes hommes auraient ensuite utilisé "des morceaux de drap arrachés" et "ficelés pour descendre" de l'autre côté de la prison, a poursuivi une seconde source proche du dossier, précisant que l'un est Algérien et l'autre Palestinien.
Ce récit rejoint celui d'une source syndicale de l'Ufap, selon laquelle les détenus, deux mineurs non-accompagnés, auraient, après avoir scié leurs barreaux, "tressé leurs draps pour escalader la toiture et descendre de l’autre côté" alors "qu'un véhicule les attendait à l'extérieur".
"La plaque d'immatriculation a été relevée par la vidéosurveillance de la ville et ils sont partis en direction de la Belgique toute proche de l'établissement", avait affirmé cette source.
- "Gros pedigrees" -
L'établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain, à 20 km de Valenciennes, a ouvert en septembre 2007 pour accueillir soixante mineurs âgés de 13 à 18 ans, indique le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un rapport de 2019.
Son ouverture avait entraîné la fermeture des quartiers pour mineurs des maisons d’arrêt de Valenciennes (Nord), Lille et Amiens.
Selon la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Lille, 38 garçons et deux filles y sont actuellement détenus.
"On a fait constater il y a plus d'un an que les jeunes pouvaient essayer de couper les barreaux avec les fourchettes et les couteaux avec lesquels ils mangeaient", a affirmé à l'AFP Guy Ryckewaert, 1er surveillant à Quiévrechain et délégué syndical Ufap-Unsa.
"L'administration pénitentiaire prend les établissements pour mineurs pour de petits établissements avec des personnes de faible catégorie pénale alors qu’on a, malheureusement pour nous, des terroristes", a-t-il regretté. "On n'a pas de mirador, pas de protection électrifiée, alors qu'on commence à avoir des jeunes avec des gros pedigrees."
Pour le syndicat FO Justice, ces évasions sont le résultat "d'un cocktail explosif comprenant le manque d’effectifs en personnel", "le surmenage des agents", et "le placement de détenus inappropriés dans cet établissement", selon un communiqué sur son site internet.
Cette double évasion fait suite à l'évaporation dans la nuit de samedi à dimanche d'un détenu du centre pénitentiaire de Fresnes hospitalisé au Kremlin-Bicêtre --au moment où se tient à Paris le retentissant procès du "roi de la belle", Rédoine Faïd.
Mi-septembre, deux détenus de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) s'étaient eux évadés lors d'une sortie en forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), prétextant une envie pressante. L'un des deux a depuis été arrêté.
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