

Le monde fourbit ses armes avant les nouveaux droits de douane de Trump
Les partenaires économiques des Etats-Unis préparent leur riposte avant l'annonce attendue mercredi de nouveaux droits de douanes par Donald Trump qui a promis d'être "gentil", laissant planer le doute sur l'ampleur de cette nouvelle phase de sa guerre commerciale.
Tout le monde passe en revue ses options et attend de savoir précisément ce que va décider le locataire de la Maison Blanche, qui, fidèle à son approche transactionnelle et déstabilisatrice, a soufflé le chaud et le froid.
"Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles", mais "nous disposons d'un plan solide pour le faire si nécessaire", a prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
"Nos contre-mesures ont été évaluées et analysées: par exemple, comment nous réagirions à un droit de douane de 10% ou comment nous réagirions à taux de 25%", a résumé le ministre taïwanais des Affaires économiques Kuo Jyh-huei. "Tous les scénarios ont été analysés et évalués pour identifier les réponses appropriées".
Le Japon a annoncé créer un millier de "guichets de consultation" pour aider les entreprises, tout en poursuivant ses efforts pour obtenir une exemption.
Londres travaille aussi "d'arrache-pied sur un accord économique, sur lequel nous avons fait des progrès rapides (...) mais il est probable qu'il y aura des droits de douane", a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Ces postures tentent de répondre au flou entretenu par Donald Trump, y compris sur le moment de l'annonce. Selon certains médias américains, il prévoit une annonce en grande pompe mercredi depuis la Maison Blanche, entouré des membres de son gouvernement.
"Nous allons être très gentils", a assuré lundi le président américain, tout en promettant que son initiative permettrait une "renaissance" de l'Amérique.
- Taux "plus bas" -
Les autres pays "ont profité de nous, et nous allons être très sympas, en comparaison de ce qu'ils nous ont fait", a-t-il répété, en assurant que les droits de douane américains seraient "plus bas", et dans certains cas "nettement plus bas" que ceux imposés par d'autres Etats.
Il semble ainsi atténuer sa menace de droits de douane strictement "réciproques", qui verraient les Etats-Unis taxer toute marchandise importée de la même manière que le pays dont elle provient taxe les produits américains.
Les Bourses asiatiques et européennes, qui avaient nettement reculé lundi du fait de l'incertitude, ont un peu rebondi mardi, mais les investisseurs restent dans l'expectative.
"On pourrait appeler cela le calme avant ce qui pourrait être (...) le coup de massue des droits de douane", commente Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
D'autant qu'une engrenage n'est pas à exclure: la Chine et le Canada ont déjà imposé des droits sur des produits américains, sans compter la menace européenne.
D'après un sondage réalisé dans sept pays européens, dont le Royaume-Uni, entre le 6 et le 24 mars, une majorité des personnes interrogées soutiennent l'idée de droits de douanes de représailles sur les produits américains.
Les assauts de Washington contre le libre-échange poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques afin de peser face à la première puissance mondiale.
Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont ainsi annoncé vouloir "accélérer" leurs négociations en vue d'un accord de libre-échange. Des responsables européens ont de leur côté souhaité un renforcement des liens UE-Canada.
- Automobile -
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur certains produits entrant aux Etats-Unis. Il a visé ceux qui viennent de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l'acier et l'aluminium, quelle que soit leur origine.
Et les droits de douanes réciproques ne sont pas le dernier assaut attendu cette semaine: dès jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d'imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l'étranger, ainsi que les pièces détachées entrant dans la composition des véhicules assemblés aux Etats-Unis.
Le fait que les Etats-Unis importent plus qu'ils n'exportent est une obsession pour Donald Trump. C'est la démonstration, selon lui, que les autres pays abusent de l'accès au marché américain, sans faire preuve de la même ouverture chez eux.
Il compte aussi sur les rentrées de taxes douanières pour résorber le déficit budgétaire.
文-L.Wén--THT-士蔑報