The Hong Kong Telegraph - Est de la RDC: rencontre surprise Tshisekedi-Kagame à Doha, un cessez-le feu évoqué

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Est de la RDC: rencontre surprise Tshisekedi-Kagame à Doha, un cessez-le feu évoqué
Est de la RDC: rencontre surprise Tshisekedi-Kagame à Doha, un cessez-le feu évoqué / Photo: - - MOFA QATAR/AFP

Est de la RDC: rencontre surprise Tshisekedi-Kagame à Doha, un cessez-le feu évoqué

Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame se sont rencontrés mardi dans le plus grand secret à Doha, où ils ont discuté d'un possible cessez-le-feu pour tenter de mettre fin au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

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Cette rencontre surprise a eu lieu alors des pourparlers entre Kinshasa et le groupe armé antigouvernemental M23, qui devaient se tenir le même jour en Angola, à des milliers de kilomètres du Qatar, n'ont finalement pas eu lieu.

Le conflit dans l'est de la RDC s'est intensifié ces derniers mois. Le M23 ("Mouvement du 23 mars"), piloté selon des experts de l'ONU par l'armée rwandaise, a lancé fin janvier une offensive d'envergure, s'emparant en l'espace de quelques semaines des deux grandes villes de l'est congolais, Goma et Bukavu.

Médiateur de l'Union africaine dans la crise, le président angolais Joao Lourenço avait invité la RDC et le M23 à "entamer des négociations directes de paix" mardi à Luanda. Ces pourparlers devaient être les premiers entre Kinshasa et le M23 depuis la résurgence du groupe armé fin 2021.

Mais dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères angolais a déclaré dans un communiqué que les négociations prévues n'avaient finalement pas eu lieu "en raison d'événements de force majeure".

Peu après, le ministère des Affaires étrangères qatari a annoncé qu'une rencontre entre les chefs d'Etat congolais et rwandais s'était en revanche tenue dans la journée à Doha, sous la médiation de l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani.

"Les chefs d'Etat ont réaffirmé l'engagement de toutes les parties en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel", a-t-il indiqué dans un communiqué qui ne fait aucune mention du M23. Ils ont également "convenu de la nécessité de poursuivre les discussions entamées à Doha afin d'établir des bases solides pour une paix durable".

Le ministère qatari a publié une photo sur X, montrant Félix Tshisekedi et Paul Kagame assis dans des fauteuils placés face à face, le regard tourné vers l'émir affichant un large sourire.

Selon une source proche de la présidence congolaise, cette rencontre a été tenue "secrète" jusqu'à la montée de M. Tshisekedi dans un avion de retour vers Kinshasa.

La cellule de communication de la présidence a confirmé la rencontre tard dans la soiré par communiqué. "Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel vient d'être décidé entre la RDC et le Rwanda", a avancé sur X la porte-parole du président congolais, Tina Salama.

"Les modalités de l'exécution de ce qui a été convenu seront précisées dans les jours qui viennent", a toutefois nuancé la cellule de communication de la présidence congolaise.

La présidence rwandaise n'avait elle fait aucune déclaration sur la rrencontre de Doha mardi en fin de soirée, se contentant de reposter sur X le communiqué qatari.

- Coup de théâtre -

L'annonce de la rencontre de Doha, entre deux présidents qui nourrissent ouvertement une animosité réciproque, est un coup de théâtre alors que les regards étaient tournés sur les tentatives, toutefois compromises, de Luanda pour résoudre la crise dans l'est de la RDC.

Le M23 avait annoncé lundi envoyer une délégation dans la capitale angolaise, tout comme la présidence congolaise la veille.

Kinshasa, qui a jusqu'ici rejeté toute discussion avec le M23, considéré par les autorités congolaises comme "un groupe terroriste", ne s'était cependant pas engagée à mener des négociations directes avec le groupe armé.

Le M23, qui dit défendre les intérêts des population tutsi dans l'est de la RDC, avait pour sa part déclaré qu'une délégation serait présente pour "prendre part au dialogue direct à la demande des autorités angolaises".

Mais à la veille de la réunion, le M23 a fait volte-face et annoncé qu'il ne participerait pas aux pourparlers, estimant que "les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct".

L'Union européenne a pris lundi une nouvelle série de mesures contre des acteurs du conflit, visant plusieurs dirigeants du M23, dont son chef Bertrand Bisimwa, mais aussi plusieurs responsables de l'armée rwandaise.

Kigali a annoncé parallèlement rompre ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l'ex-puissance coloniale d'avoir "pris parti" pour Kinshasa.

Jusqu'ici, toutes les tentatives diplomatiques pour mettre fin au conflit en RDC ont échoué.

Mi-décembre, les présidents Tshisekedi et Kagame devaient se rencontrer à Luanda en vue d'un accord. Mais les deux parties n'ont jamais réussi à s'accorder sur les termes, aboutissant à l'annulation du sommet à la dernière minute.

L'est de la RDC, région riche en ressources et frontalière du Rwanda, est ravagé depuis 30 ans par des violences impliquant une myriade de groupes armés ainsi que certains pays voisins de l'immense nation d'Afrique centrale, défendant leurs propres intérêts notamment économiques.

Les dernières violences ont fait plusieurs milliers de morts et forcé des centaines de milliers de personnes à quitter leur foyer, selon l'ONU et le gouvernement congolais.

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