

Birmanie: le chef de la junte annonce la tenue d'élections en décembre ou janvier
Le chef de la junte en Birmanie a annoncé la tenue d'élections en décembre ou janvier, les premières depuis le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi en février 2021.
"Nous prévoyons d'organiser des élections en décembre 2025 (...) ou en janvier 2026", a déclaré le général Min Aung Hlaing, cité dans le Global New Light of Myanmar, publié samedi.
Ces élections se tiendront de manière "libre et équitable", a-t-il déclaré lors d'une visite d'Etat au Bélarus, précisant que 53 partis politiques avaient déjà "soumis leurs listes" pour y participer.
"Nous invitons également les équipes d'observateurs du Bélarus à venir" surveiller l'élection prévue, a-t-il affirmé lors d'une réunion à Minsk avec le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko.
L'armée birmane a pris le pouvoir dans le pays en février 2021, alléguant sans preuve une fraude électorale massive lors du scrutin de 2020, remporté largement par la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la Paix.
La junte a ensuite lancé une répression sanglante contre toute dissidence et, alors que les combats ravageaient une grande partie du pays, elle a reporté à plusieurs reprises les élections, jugées par ses opposants impossibles à tenir de manière libre et équitable.
- Etat d'urgence -
Le 31 janvier, la junte avait prolongé de six mois l'état d'urgence qui devait expirer à minuit, reportant de facto une nouvelle fois les élections promises depuis le coup d'Etat.
Cette décision avait été prise dans un contexte difficile pour l'armée birmane, qui a reculé dans les combats l'opposant aux forces ethniques et pro-démocratie.
Une attaque coordonnée de plusieurs groupes appartenant à des minorités ethniques, en octobre 2023, près de la frontière chinoise, a placé la junte dans une position de faiblesse jamais vue depuis le coup d'Etat, selon des experts.
Depuis le renversement du régime civil, l'état d'urgence a été reconduit à de multiples reprises par la junte, éloignant à chaque fois la perspective d'élections.
La Constitution birmane de 2008, écrite par l'armée et que la junte assure respecter, requiert des autorités qu'elles organisent un scrutin dans les six mois suivant la levée de l'état d'urgence.
Les ministres des Affaires étrangères des pays d'Asie du Sud-Est (Asean) avaient demandé mi-janvier à la Birmanie, pays membre, de privilégier un cessez-le-feu plutôt que la tenue d'élections.
Des chancelleries occidentales et des groupes de défense de droits humains ont déjà affirmé que le projet d'élections s'apparentait à une mascarade, faute de réelle opposition tolérée, dans un pays morcelé sous le contrôle d'une myriade de groupes armés.
Selon l'ONU, quelque 19,9 millions de personnes, soit plus d'un tiers de la population, auront besoin d'une aide humanitaire en 2025.
Les combats acharnés entre les forces de la junte et des groupes de rebelles ont tué plus de 6.300 civils, et provoqué le déplacement de plus de 3,5 millions de personnes, de même source.
曾-M.Zēng--THT-士蔑報