The Hong Kong Telegraph - "Je n'ai jamais été autant en colère": face aux attaques du gouvernement Trump, les scientifiques ripostent

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"Je n'ai jamais été autant en colère": face aux attaques du gouvernement Trump, les scientifiques ripostent
"Je n'ai jamais été autant en colère": face aux attaques du gouvernement Trump, les scientifiques ripostent / Photo: Alex wroblewski - AFP

"Je n'ai jamais été autant en colère": face aux attaques du gouvernement Trump, les scientifiques ripostent

"Financez la science, pas les milliardaires", "l'Amérique s'est construite grâce à la science": à travers les Etats-Unis, les scientifiques ont manifesté en nombre vendredi pour dénoncer les politiques menées par le gouvernement de Donald Trump.

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"Je n'ai jamais été autant en colère", lâche auprès de l'AFP Jesse Heitner chercheur au Massachusetts General Hospital, un hôpital universitaire de Boston, venu comme plus d'un millier de personnes manifester dans la capitale fédérale.

Chercheurs, médecins, étudiants, ingénieurs, élus... nombreux sont venus dénoncer à Washington, New York, Chicago ou encore Madison dans le Wisconsin, ce qu'ils considèrent être une attaque inédite contre la science.

Depuis son investiture, Donald Trump a multiplié les annonces chocs, entre coupes brutales dans les financements publics de la recherche, retrait de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore licenciement de centaines d'employés des agences fédérales chargés des sciences du climat ou encore de la santé.

"Ils mettent le feu à tout", tempête M. Heitner, particulièrement remonté par la nomination à la tête du ministère de la Santé du vaccinosceptique Robert Kennedy Jr.

"C'est comme si vous mettez à la tête de la Nasa quelqu'un qui pense que de la Terre est plate", lance-t-il depuis la pelouse faisant face au célèbre Lincoln Memorial.

- "Inexcusable" -

Lors de cette après-midi ensoleillée, les passants de tout âge se joignent au rassemblement de scientifiques venus parfois de loin et brandissant divers pancartes colorées.

Vêtu d'une blouse blanche et brandissant une affiche rose "défendons la science", Grover, la cinquantaine, a fait plusieurs centaines de kilomètres.

"Ce qui se passe aujourd'hui est sans précédent", alerte ce chercheur, qui préfère taire son nom et l'Etat dans lequel il travaille. Et pour cause: son université, qui dépend en grande partie des financements fédéraux pour la recherche a exhorté ses équipes à faire profil bas, par crainte de représailles financières.

"Je travaille dans le domaine de la recherche depuis plus de 30 ans, et ce qui se passe est du jamais-vu", assure-t-il. Et de prévenir: "c'est inexcusable et cela aura des répercussions à long terme".

- Fuite des cerveaux -

Comme d'autres chercheurs interrogés, il s'inquiète particulièrement des effets qu'auront les suspensions de fonds pour la recherche et l'annulation de certaines bourses, qui poussent déjà les universités à limiter leurs embauches ou encore le nombre d'étudiants pouvant réaliser des doctorats.

Occasionnant par là l'inquiétude des scientifiques en devenir.

"J'aurais dû être chez moi à étudier plutôt qu'ici à défendre mon droit à avoir un emploi", soupire Rebecca Glisson, 28 ans.

Cette doctorante en neurosciences doit soutenir la semaine prochaine sa thèse dans le Maryland et appréhende son avenir, les fonds du laboratoire pour lequel elle comptait travailler ensuite ayant été coupés.

Si elle n'envisage personnellement pas de quitter sa famille pour partir à l'étranger, d'autres jeunes chercheuses comme Chelsea Gray, commencent à étudier cette option.

"J'ai fait tout ce qu'il fallait pour réussir et j'ai vu toute ma carrière s'effondrer sous mes yeux", confie cette femme de 34 ans spécialisée dans la protection d'espèces marines.

Elle qui rêvait de travailler pour l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique, la NOAA, aujourd'hui particulièrement menacée, a lancé ces dernières semaines les démarches pour obtenir un passeport irlandais.

"Je veux rester et servir les Etats-Unis, mais si ce n'est pas possible, alors je dois envisager d'autres options", poursuit-elle, dépitée.

鄭-H.Zhèng--THT-士蔑報