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La France promet à ses partenaires européens de respecter les règles budgétaires
La France promet à ses partenaires européens de respecter les règles budgétaires / Photo: Thomas SAMSON - AFP/Archives

La France promet à ses partenaires européens de respecter les règles budgétaires

Tous les yeux sont tournés vers la France lundi à Luxembourg où le nouveau ministre français des Finances, Antoine Armand, doit convaincre ses homologues de l'UE du sérieux budgétaire de Paris après un gros dérapage en 2024.

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Le budget français pour 2025, qui doit être présenté jeudi, "s'inscrira pleinement dans les nouvelles règles budgétaires européennes", a affirmé Antoine Armand, quelques heures avant une réunion des 27 ministres de l'UE.

Report de l'indexation des retraites, fusion de certains services publics, baisse du nombre de fonctionnaires, ou contribution des plus fortunés à l'effort budgétaire: les mesures déjà évoquées par le gouvernement soulignent les efforts conséquents à mettre en oeuvre pour ramener le déficit public français de 6,1% cette année à 5% l'an prochain, l'objectif affiché.

Convaincre les partenaires européens s'annonce tout aussi difficile, tant la France s'est écartée du seuil de 3% défini par les règles budgétaires de l'UE et fait désormais figure de mauvais élève.

Antoine Armand doit aussi rassurer les marchés financiers. Durant sept années, son prédécesseur Bruno Le Maire n'a cessé de prêcher le sérieux budgétaire sans empêcher une dérive des finances publiques françaises.

"Nous avons fait le budget pour renforcer la souveraineté financière et nationale du pays", a déclaré Antoine Armand lors d'un briefing presse. Respecter les règles européennes, qui sont des "engagements que nous avons nous-mêmes formulés et inspirés, est une question de crédibilité internationale et de souveraineté", a-t-il assuré.

Le gouvernement entend ramener en 2029 le déficit public sous la limite de 3% tolérée par Bruxelles - 2,8% selon des documents consultés par l'AFP -, deux ans plus tard que promis par le précédent gouvernement.

Sous la menace d'une censure des oppositions, en particulier de l'extrême droite, sa survie au-delà de quelques mois n'est pas garantie. Pourtant, le temps presse pour agir.

La dette, à 3.228,4 milliards d'euros fin juin (112% du PIB), a gonflé d'un millier de milliards depuis 2017, quand Emmanuel Macron est devenu président. Elle frôlera 115% l'an prochain, presque le double du maximum fixé à 60% par Bruxelles, avant de décroître progressivement.

"Notre objectif est bien de ramener notre déficit sous la barre des 3% à l'horizon 2029" après une première étape "forte et crédible" à "5% en 2025", a réaffirmé le ministre lundi.

Le "freinage" des dépenses publiques est "indispensable, sinon on va droit vers une crise financière", a averti vendredi le Premier ministre français Michel Barnier.

Son gouvernement a obtenu de Bruxelles un délai jusqu'au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle des finances publiques qui était initialement attendue le 20 septembre.

- Un avis de Bruxelles en novembre -

La Commission a prévu de remettre un avis fin novembre sur les plans des 27 Etats membres.

La France fait l'objet d'une procédure de l'UE pour déficit excessif, avec six autres pays (Italie, Belgique, Hongrie, Pologne, Slovaquie et Malte).

Ces pays ont dépassé l'an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils doivent prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir les règles, sous peine de sanctions financières.

Cette consolidation budgétaire risque de freiner une croissance économique européenne déjà très faible, plombée par une Allemagne en récession.

M. Armand a affirmé qu'il comptait s'impliquer "personnellement" sur le sujet du "renforcement de la compétitivité" de l'Union européenne. "L'UE prend du retard par rapport à la Chine et aux Etats-Unis dans des domaines stratégiques", a-t-il averti en évoquant les rapports de deux anciens présidents du Conseil italiens Mario Draghi et Enrico Letta, publiés cette année.

"Il ne faut pas se résoudre à la fatalité", a déclaré Antoine Armand, en soulignant qu'il fallait travailler à "approfondir le marché unique et renforcer la politique industrielle européenne".

Il a plaidé pour "l'approfondissement du marché unique européen" et en particulier "l'Union des marchés de capitaux", un "chantier fondamental au vu du mur de financement qui se dresse devant nous" notamment pour la transition numérique et climatique.

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