La Gironde de nouveau en proie aux flammes, déjà 1.300 hectares brûlés
Les flammes continuent de faire des ravages en Gironde, où un nouvel incendie, après les terribles feux de l'été, a déjà parcouru 1.300 hectares depuis lundi et provoqué l'évacuation de plusieurs centaines de personnes.
Le sinistre est toujours en cours mardi matin sur la commune de Saumos, un village situé entre les plages de l'océan Atlantique, près de la station balnéaire de Lacanau, et l'agglomération bordelaise qui a battu des records de chaleur lundi.
Quatre maisons ont brûlé, ainsi que quelques granges et véhicules, et pour protéger la population, environ 540 personnes ont été évacuées depuis lundi soir, dans le centre-bourg de Saumos et des hameaux de la commune voisine de Sainte-Hélène, selon la préfecture.
"Les habitants ne peuvent pas revenir chez eux pour l'instant, c'est hors de question", a indiqué mardi matin le sous-préfet de Lesparre-Médoc, Fabrice Thibier, ajoutant que "des fronts sont encore très actifs et les points d'appui compliqués à tenir" pour les pompiers.
Des feux majeurs avaient déjà brûlé 30.000 hectares en juillet et en août en Gironde, à La Teste-de-Buch, au bord du Bassin d'Arcachon, et à Landiras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux.
"Il est beaucoup trop tôt pour parler de piste criminelle, rien ne pousse à le croire pour l'instant", a-t-il ajouté.
Fin août, un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a été mis en examen et écroué pour "destruction par incendies", soupçonné d'une trentaine de départs de feu dans le Médoc, à une soixantaine de kilomètres au nord de Saumos.
- Renforts aériens -
La surface parcourue par les flammes a triplé dans la nuit en raison de fortes rafales de vent.
Celui-ci s'est calmé mardi matin mais pourrait se renforcer dans l'après-midi et attiser à nouveau les flammes, ce qui pourrait entraîner de nouvelles évacuations de population.
Il a plu environ une demi-heure sur le secteur pendant la nuit, selon des journalistes de l'AFP présents sur place, mais l'environnement reste sec et chaud, favorable à la propagation du feu.
Le responsable de la communication des pompiers, Thomas Couturier, a évoqué "une nuit assez intense" et les perspectives sont incertaines pour la suite en raison d'une météo capricieuse.
Près de 400 pompiers sont mobilisés, avec des renforts venus des départements voisins et d'autres régions, et 220 véhicules sont engagés, appuyés par des moyens aériens.
Deux Canadair, trois hélicoptères et un Dash ont repris leurs rotations mardi matin, avant l'arrivée de deux autres Canadair et d'un second Dash à la mi-journée.
- Vague de chaleur -
Le poste de commandement des opérations a dû être déplacé de Saumos dans le village voisin du Temple, où les écoles servent de lieux de repos pour les pompiers. La salle polyvalente a été transformée en réfectoire, où des bénévoles servent à manger.
Le vent porte loin, une nouvelle fois, l'odeur du feu: les pompiers de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres, au nord, ont reçu de nombreux appels signalant des odeurs de fumée à plusieurs dizaines de kilomètres du sinistre.
Dans les Landes, un autre incendie plus petit, qui a détruit 45 hectares de pins lundi en fin de journée à Herm au nord-ouest de Dax, a été fixé mardi matin, selon les pompiers.
Aucune habitation n'a été évacuée. Un véhicule de secours a été brûlé dans les opérations et un sapeur-pompier blessé à une cheville, selon la préfecture du département. Une trentaine de pompiers sont toujours mobilisés.
Les pompiers redoutaient la journée de lundi en raison d'une nouvelle vague de chaleur, due à une remontée d'air chaud depuis le Maroc, selon Météo-France.
Des records mensuels de température, vieux parfois d'un demi-siècle, ont été battus dans plusieurs communes.
Le thermomètre a dépassé les 40 degrés par endroits dans les Landes, et il a fait 37,5°C à Bordeaux, du jamais vu depuis 1987.
Dans les Pyrénées-Atlantique, avec une température de 38,9°C, la ville de Pau n'avait pas eu aussi chaud en septembre depuis 1970.
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