"Le pire est passé": en Espagne, les zones dévastées le 29 octobre relativement épargnées après une nouvelle alerte
"Le pire est passé": l'Agence météorologique espagnole a levé jeudi son alerte rouge aux intempéries dans le sud et l'est de l'Espagne, après les craintes suscitées par les fortes précipitations tombées sur les zones dévastées par les inondations catastrophiques du 29 octobre.
L'Agence (Aemet) a rétrogradé jeudi après-midi au niveau "jaune" son alerte pour la province andalouse de Malaga (sud) et la région de Valence (est), où le souvenir de la tragédie qui a fait au moins 224 morts il y a deux semaines faisait craindre le pire aux sinistrés.
L'agence publique avait placé mercredi soir ces deux régions en alerte rouge, soit le niveau maximal possible, en raison d'un risque "extrême" d'inondations lié à la présence d'une nouvelle "goutte froide", une dépression isolée à haute altitude assez fréquente en automne sur la côte méditerranéenne espagnole.
Selon l'Aemet, des pluies torrentielles sont bel et bien tombées dans la nuit de mercredi à jeudi, avec des cumuls de 110 litres d'eau par mètre carré (110 millimètres) à Alcudia de Veo, dans l'arrière-pays de Valence, et de 88 litres (88 mm) à Chiva, village déjà frappé par les inondations de fin octobre.
Mais ces fortes précipitations n'ont provoqué que peu de dégâts, même si des rues ont été inondées et si des routes ont été ponctuellement coupées, aussi bien en Andalousie que dans la région de Valence. Surtout, elles n'ont pas fait de nouvelles victimes, selon les autorités.
- "Rapidité des évacuations" -
En raison de ces nouvelles intempéries, le gouvernement régional de Valence avait annoncé mercredi une série de mesures préventives sur un total de 163 communes, avec des fermetures de classes et des restrictions de circulation.
A Malaga, où le trafic aérien a été fortement perturbé mercredi, plus de 4.200 personnes ont été évacuées de façon préventive, principalement près du Guadalhorce, une rivière menacée de débordement. L'école a par ailleurs été suspendue pour près de 500.000 écoliers.
"Je sais que cela a créé des problèmes à beaucoup de familles" mais "mieux vaut prévenir que guérir", a justifié jeudi le président de la région andalouse, Juanma Moreno.
Pour Jess Neumann, professeur d'hydrologie à l'université de Reading, au Royaume-Uni, "la rapidité des évacuations a probablement permis de sauver de nombreuses vies". Cela "montre à quel point il est possible et nécessaire d'agir rapidement lorsque des alertes sont émises", a-t-il jugé dans une note d'analyse.
- 26 victimes étrangères -
Jeudi, un début de retour à la normale était néanmoins visible dans les zones concernées. A Malaga, la Billie Jean King Cup de tennis (ex-FedCup) a ainsi pu débuter, après un report de 24 heures lié à la pluie.
Dans la région de Valence, les restrictions à la circulation des voitures de particuliers ont par ailleurs été levées, tandis que le trafic ferroviaire avec Madrid a repris en fin de matinée, pour la première fois depuis quinze jours.
Ce retour à la normale est cependant plus compliqué dans les zones ravagées par les inondations du 29 octobre, où les travaux de déblaiement et de remise en état des infrastructures de poursuivent, tout comme la recherche des 16 personnes encore portées disparues.
Cette dernière se concentre "sur une bande de 200 kilomètres de long et 60 kilomètres de large", notamment près de l'embouchure du fleuve Turia, où les corps pourraient avoir été charriés par les flots, a précisé Rosa Touris, porte-parole du Cecopi, comité d'urgence mis en place après les inondations.
Les pluies torrentielles qui ont dévasté le sud-est le 29 octobre ont entraîné la mort d'au moins 26 personnes de nationalité étrangère sur les 216 morts recensés dans la seule région administrative de Valence, la plus touchée, selon un bilan officiel publié jeudi qui précise aussi que près de la moitié de ces victimes avaient 70 ans ou plus.
Parmi ces 26 étrangers qui ont perdu la vie, 9 Roumains, 4 Marocains, 4 Chinois, 2 Britanniques, un Ukrainien, un Néerlandais, un Tunisien, un Equatorien, un Vénézuélien, un Colombien et un Paraguayen.
A Valence, l'audition du président de la région Carlos Mazón, censé s'expliquer jeudi devant le parlement régional sur sa gestion de la catastrophe, a été repoussée à vendredi en raison des intempéries.
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