En Chine, des agriculteurs dépités face à la sécheresse
Bao Mingchen montre affligé le tuyau qui irrigue habituellement ses cultures: plus aucune eau ne s'en échappe et le sol est craquelé par la sécheresse qui frappe le centre de la Chine.
"Tout est sec", déclare cet agriculteur à l'AFP en fumant une cigarette et en marchant le long d'une rizière près de sa maison à Hudian, une modeste localité de la province du Henan.
Ses plants de riz sont toujours d'un vert éclatant. Mais les cultivateurs commencent à se demander combien de temps ils vont encore pouvoir tenir sans précipitations, affirme M. Bao.
La Chine a connu ces dernières années plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, comme des inondations destructrices et des vagues de chaleur record qui, selon des experts, sont de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique.
Si le centre du pays est frappé par la sécheresse, de fortes pluies et des glissements de terrain dans le sud ont fait ces derniers jours quatre morts et une dizaine de disparus.
- "Très grave" -
La vague de sécheresse à l'oeuvre depuis plusieurs semaines a conduit de nombreux agriculteurs à suspendre leurs semailles. Les autorités agricoles, elles, mettent en garde contre les dommages causés aux cultures.
A quelques kilomètres de la maison de Bao Mingchen, le gestionnaire d'un bassin de retenue d'eau, M. Liu, explique que la région n'a pas connu de pluies significatives depuis le mois d'avril.
"La sécheresse est très grave", déclare M. Liu au bord du réservoir, où le niveau d'eau d'avant cet épisode aride, plus élevé de quelques mètres, peut toujours se deviner grâce aux marques laissées sur les parois.
Cette retenue est une importante source d'eau pour la région, où les agriculteurs cultivent du riz et du maïs.
"Sans pluie, la quantité d'eau dans le réservoir va baisser et ces agriculteurs vont devoir être sauvés d'une manière ou d'une autre", déclare-t-il.
"S'il ne pleut vraiment pas, les cultures vont toutes mourir."
- Nouvelles technologies -
Juste à côté, une agricultrice de 59 ans, Mme Wang, veille sur ses plants d'armoise, une plante odorante chinoise utilisée notamment en médecine traditionnelle.
"Regardez ça, tout est flétri", constate-t-elle l'air maussade. "Le bas de la plante est déjà mort. Il y a quelques pousses au sommet, mais elles sont également sur le point de se dessécher."
De l'autre côté de la route, la fermière montre une parcelle de terre sèche, qui s'émiette et où pousse habituellement du maïs.
Ironiquement, de maigres gouttes de pluie tombent pendant quelques minutes, s'évaporant rapidement sur le sol brûlant avant que les nuages pâles ne se dissipent sous le soleil aveuglant.
Pour surmonter la sécheresse, Mme Wang espère que les autorités feront appel aux nouvelles technologies. "Avec les technologies de pointe et la pluie artificielle, on aurait un peu d'espoir", veut-elle croire. "Mais si vraiment il ne pleut pas, les gens ordinaires comme nous vont être confrontés à la perte totale de leurs cultures."
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