The Hong Kong Telegraph - Trump ouvre la porte à un compromis dans sa guerre commerciale contre le Canada et le Mexique

Hong Kong -

DANS LES NOUVELLES

Trump ouvre la porte à un compromis dans sa guerre commerciale contre le Canada et le Mexique
Trump ouvre la porte à un compromis dans sa guerre commerciale contre le Canada et le Mexique / Photo: ROBERTO SCHMIDT - AFP

Trump ouvre la porte à un compromis dans sa guerre commerciale contre le Canada et le Mexique

Le gouvernement américain a ouvert mardi la porte à un compromis sur les droits de douane imposés au Canada et au Mexique, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick assurant échanger avec ses homologues et que le président Donald Trump "est à l'écoute".

Taille du texte:

Interrogé sur Fox Business, M. Lutnick a assuré avoir "échangé au téléphone avec les Canadiens et les Mexicains toute la journée" avant d'ajouter: "Le président est à l'écoute (..) Je pense qu'il finira par trouver une solution avec eux". Selon lui, une décision pourrait intervenir mercredi.

Un premier geste d'apaisement alors que M. Trump avait menacé un peu plus tôt dans la journée d'aller plus loin sur les importations canadiennes si Ottawa mettait en place des mesures de représailles.

Les nouvelles barrières douanières américaines, qui visent le Canada, le Mexique et la Chine et viennent d'entrer en vigueur, renchérissent fortement les prix des biens traversant les frontières, que ce soit des avocats, des t-shirts ou des voitures.

Les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens.

Les produits chinois sont quant à eux frappés par des droits de douane additionnels de 20%, par rapport à la taxation en vigueur avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le Canada a répliqué par la mise en place "immédiate" de droits de douane ciblés de 25% sur certains produits américains, notamment la viande, les oeufs, les fruits et le vin, dont la portée va s'élargir au cours du mois, a expliqué le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Il a qualifié de "stupide" l'initiative américaine, affirmant qu'elle allait faire du mal aux deux économies, et au portefeuille des Américains en particulier.

Des provinces canadiennes ont également annoncé retirer l'alcool américain de leurs magasins d'Etat, seuls autorisés à vendre des vins et spiritueux.

Lors de sa conférence de presse, Justin Trudeau a estimé que le but du dirigeant américain était de "faire chuter l'économie canadienne" pour ensuite "parler d'annexion" du pays.

- Du poulet au soja -

Pékin a aussi répliqué mardi, annonçant des taxes de 10 et 15% sur une série de produits agricoles en provenance des États-Unis et allant du poulet au soja.

Cette riposte reste toutefois un cran en dessous de l'offensive américaine, qui concerne l'ensemble des produits chinois entrant aux Etats-Unis.

La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a promis quant à elle des représailles "douanières et non douanières".

Elle prévoit d'en préciser la teneur dimanche et de s'entretenir avant cela avec le président américain, "probablement jeudi".

Donald Trump -qui ne peut justifier l'imposition par décrets de nouveaux droits de douane que par une urgence liée à la sécurité nationale- reproche aux trois pays de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl, une drogue aux effets dévastateurs aux Etats-Unis.

L'escalade sur les droits de douane a continué de faire tanguer Wall Street, qui a terminé une deuxième séance en fort recul.

Ce niveau de taxation sur les importations américaines est "le plus élevé depuis la fin des années 1940" et met "un coup d'arrêt brutal à la mondialisation entamée dans l'après-guerre", a estimé Paul Ashworth, analyste chez Capital Economics.

- "Bousiller l'économie" -

Trump est en train "de bousiller l'économie des autres", se plaint Jessica Dame, une trentenaire résidant à Windsor, ville canadienne située à la frontière et où l'industrie automobile est reine.

Robert Pikata, 60 ans et employé de cette ville, se dit "à la fois déçu et effrayé par l'inconnu" et se demande "comment ça va l'affecter", lui et ses proches.

Le locataire de la Maison Blanche n'a pour l'heure aucune intention d'en rester là, en dépit des craintes qui augmentent aux Etats-Unis concernant l'impact sur les entreprises et le pouvoir d'achat des ménages.

D'autres taxes sur les importations américaines sont dans les tuyaux, notamment sur l'acier et l'aluminium. Doivent ensuite venir l'automobile, les médicaments, les semi-conducteurs, les produits issus de l'exploitation forestière et de l'agriculture, plus largement tous les pays exportés par l'Union européenne...

"Comme le président l'avait indiqué pendant la campagne, il y aura peut-être des variations de prix à court terme mais à long terme, ce sera complétement différent", a défendu Howard Lutnick, sur la chaîne CNBC.

"On aura la meilleure Amérique possible, un budget équilibré, les taux d'intérêt plongeront", a-t-il assuré.

莊-X.Zhuāng--THT-士蔑報