

La Bourse de Paris recule après les nouveaux droits de douane de Trump
La Bourse de Paris évolue dans le rouge mardi, plombée par les craintes des investisseurs pour l'économie mondiale après l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane aux États-Unis contre le Canada, le Mexique et la Chine.
Vers 08H40 GMT, le CAC 40 cédait 0,87% à 8.127,53 points, en recul de 72,18 points. La veille, l'indice vedette avait terminé en nette hausse de 1,09% à 8.199,71 points.
"Les menaces douanières se matérialisent. Ce n'était pas, comme espéré par les marchés, seulement une tactique de négociation", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.
Donald Trump a mis à exécution ses promesses de taxer lourdement les importations en provenance du Mexique, du Canada et de la Chine, les premiers partenaires commerciaux des États-Unis, avec l'entrée en vigueur mardi de droits de douane.
Les importations en provenance du Mexique et du Canada seront imposées à hauteur de 25% et 10% pour les hydrocarbures canadiens. Les produits chinois subiront 20% de droits de douane, contre 10% jusqu'ici.
Ce niveau de taxation sur les importations américaines est "le plus élevé depuis la fin des années 1940", et met "un coup d'arrêt brutal à la mondialisation entamée dans l'après-guerre", estime dans une note Paul Ashworth, chez Capital Economics.
Estimant que "rien ne justifiait ces mesures" américaines, Ottawa a déjà annoncé mettre en place des droits de douane de 25% sur certains produits américains, pour un montant total de 155 milliards de dollars canadiens.
Et Pékin va riposter avec des droits de douane supplémentaires sur le poulet, le blé, le maïs ou encore le soja.
"Le spectre d'une guerre commerciale à grande échelle plane à nouveau, menaçant d'étouffer la croissance mondiale", résume Stephen Innes, de SPI Asset Management.
En outre, "cela augmente le risque de voir Donald Trump concrétiser" une autre de ses menaces, "imposer des droits de douane réciproques le 2 avril" contre l'ensemble des partenaires commerciaux des États-Unis, observe Lloyd Chan, analyste de la banque MUFG.
Et "ce n'est plus qu'une question de temps avant que les États-Unis ne se concentrent sur l'économie européenne", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Le ministre français de l’Économie Éric Lombard a d'ailleurs estimé mardi qu'"il faut" que l'Union européenne parvienne à "un accord équilibré" avec les États-Unis sur les droits de douane.
Dans ce contexte, côté obligataire, le rendement de l'emprunt à dix ans français atteignait 3,19%, contre 3,21% la veille en fermeture. Celui de son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,46%.
Thales flambe
L'action du groupe français de défense Thales bondissait vers 8H40 GMT de 10,84% à 246,40 euros à Paris, après la publication de résultats record en 2024, dans un environnement géopolitique qui, de surcroit, incite les États à investir dans leur défense.
Les autres entreprises du secteur étaient aussi en hausse, à l'image de Safran (+0,62% à 259,70 euros) et Dassault Aviation (+4,95% à 296,60 euros).
La veille, elles avaient déjà fortement grimpé, portées par la perspective d'une augmentation des dépenses militaires sur le continent, en raison des craintes liées au désengagement américain qui se dessine sur le front ukrainien et en Europe.
Dans ce contexte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a d'ailleurs dévoilé mardi un plan pour mobiliser près de 800 milliards d'euros pour la défense européenne.
文-L.Wén--THT-士蔑報