The Hong Kong Telegraph - Nissan bondit en Bourse dans l'espoir d'un recours à Tesla, Moody's abaisse sa note

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Nissan bondit en Bourse dans l'espoir d'un recours à Tesla, Moody's abaisse sa note
Nissan bondit en Bourse dans l'espoir d'un recours à Tesla, Moody's abaisse sa note / Photo: Yuichi YAMAZAKI - AFP/Archives

Nissan bondit en Bourse dans l'espoir d'un recours à Tesla, Moody's abaisse sa note

L'action de Nissan a bondi de plus de 11% vendredi, sur l'espoir de voir le groupe américain Tesla investir dans le constructeur japonais en difficultés, dont la note avait été quelques moments plus tôt dégradée en catégorie spéculative par l'agence Moody's.

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Nissan, massivement endetté et dont la marge d'exploitation s'est effondrée, avait ouvert fin 2024 avec son rival plus robuste Honda des négociations en vue d'une fusion, pour associer leurs forces dans l'électrique.

Mais ces discussions ont été abandonnées mi-février sur fond de vifs désaccords, et Nissan, dont la situation financière reste précaire, est en quête d'un allié alternatif.

Aux aguets, le géant taïwanais de l'assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d'Apple, a rappelé la semaine dernière être ouvert à un rachat de la participation de Renault --qui détient 35% du capital de Nissan.

Or, selon le Financial Times, qui cite des sources proches, un groupe de hauts responsables économiques et politiques nippons a une autre solution en tête: le champion américain de la voiture électrique Tesla.

Cette publication a provoqué vendredi l'euphorie des investisseurs: le titre Nissan a bondi de quelque 11% à la Bourse de Tokyo, avant de clôturer en hausse de 9,47%.

Ces responsables --parmi lesquels l'ancien Premier ministre Yoshihide Suga et un ex-membre du conseil d'administration de Tesla-- ont "élaboré des plans" pour approcher l'entreprise d'Elon Musk et lui demander de devenir "un investisseur stratégique" dans Nissan, assure le FT.

Contactés par l'AFP, Nissan et Renault se sont refusés à tout commentaire.

-"Investisseur stratégique"-

Le projet envisage "un consortium d'investisseurs, avec Tesla comme principal bailleur de fonds" et "la possibilité d'un investissement minoritaire de Foxconn", afin d'"empêcher une prise de contrôle totale" par le taïwanais, indique le FT.

Ils estiment que Tesla pourrait "souhaiter acquérir les usines de Nissan aux États-Unis", qui l'aideraient à doper sa production sur le sol américain afin de mieux échapper aux barrières douanières de l'administration Trump.

Le groupe de M. Musk assemble certes localement ses voitures électriques vendues aux Etats-Unis, mais il s'approvisionne en composants auprès d'usines au Mexique et ailleurs dans le monde.

Nissan possède deux usines d'assemblage dans le Tennessee et le Mississippi, d'une capacité annuelle combinée d'un million de véhicules --mais avec une production actuellement moitié moindre.

M. Suga, qui a démissionné de son poste de Premier ministre en 2021 mais demeure une figure majeure de la politique japonaise, a commencé sa carrière à Yokohama, ville où Nissan est basé.

Ces informations de presse sont apparues moins d'une heure après l'annonce par l'agence de notation Moody's Ratings d'une dégradation de la note de Nissan en catégorie spéculative.

La note assignée aux obligations du constructeur a été abaissée à Ba1, contre Baa3 auparavant, en raison de la "détérioration" de sa capacité à honorer ses engagements financiers --avec donc le risque de le voir faire défaut sur certaines dettes.

-"Faible rentabilité"-

Cette décision "reflète la faible rentabilité de Nissan due au ralentissement de la demande pour sa gamme de modèles vieillissants", a insisté Moody's.

Il souligne le ralentissement persistant des ventes en Chine, face à la concurrence acérée des marques locales.

Mais aussi les difficultés de Nissan aux Etats-Unis, son plus gros marché, où il doit gérer des stocks élevés en raison d'une gamme de modèles trop anciens qui n'attirent plus les acheteurs --faute de proposer des véhicules sur le créneau en plein boom des hybrides.

La note reste assortie d'une perspective négative: selon Moody's, le flux de trésorerie disponible devrait rester négatif jusqu'à début 2026, et les barrières douanières attendues aux Etats-Unis devraient pénaliser encore davantage ses activités.

Ayant vu sa marge opérationnelle s'effondrer presque entièrement, Nissan prévoit d'être déficitaire sur son exercice décalé 2024/25, après une perte nette inattendue de 14 milliards de yens (87 millions d'euros) au troisième trimestre (octobre-décembre).

Sur cette période, ses ventes ont plongé de 12,2% sur un an en Chine, où sa production a fondu de 14,7%.

Pour tenter de se redresser, Nissan avait annoncé début novembre vouloir supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et réduire de 20% sa capacité de production --avec notamment ses sites aux Etats-Unis dans son radar.

Pour autant, le constructeur pourrait hésiter à céder ces usines américaines à son concurrent Tesla, alors que les Etats-Unis restent un marché de croissance clé pour ses ventes et bénéfices.

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