Wall Street en légère baisse après son pire mois depuis la pandémie, les taux montent
La Bourse de New York évoluait, fébrile, en légère baisse lundi après avoir accusé en avril son pire mois depuis le début de la pandémie, alors que la Banque centrale américaine (Fed) s'apprête à relever les taux cette semaine.
Vers 14H10 GMT, l'indice Dow Jones, qui avait commencé dans le vert, perdait 0,25% et le Nasdaq, à dominante technologique, était proche de l'équilibre (-0,01%). Le S&P 500 cédait 0,26%.
Les rendements obligataires sur les bons du Trésor américains à 10 ans grimpaient à 2,98% contre 2,93%, un nouveau plus haut depuis presque quatre ans.
Vendredi, l'indice Dow Jones avait lâché 2,77% à 32.977,21 points. Le Nasdaq s'était effondré de 4,17% à 12.334,64 points et le S&P 500 avait cédé 3,63% à 4.131,93 points.
Sur le mois d'avril, le Dow Jones est en repli de presque 5%. Le Nasdaq en recul de plus de 13%, s'inscrivant à son plus bas niveau depuis près d'un an et demi. Le S&P 500 est proche de la zone de correction (-9%).
La semaine est cruciale pour les marchés alors que la Fed a toutes les chances d'annoncer mercredi une hausse de 50 points de base (0,50%) des taux directeurs, considérée comme plus sévère qu'à l'ordinaire.
Ces taux au jour le jour devraient ainsi passer dans la fourchette 0,75% à 1%, pensent 99% des investisseurs, selon CME Group.
"Peut-être que les averses d'avril apporteront des fleurs en mai", espérait Patrick O'Hare, de Briefing.com. "La Bourse en a certainement besoin. Mais l'hésitation de ce matin est bien compréhensible", ajoutait l'analyste.
Et de citer pèle-mêle les obstacles à la bonne humeur. "Les rendements du Trésor ont augmenté au regard des données de l'inflation, la Russie continue sa pression territoriale et on craint un ralentissement de la croissance mondiale", a résumé M. O'Hare.
"Et, en plus, il y a les inquiétudes persistantes quant aux mesures agressives de la Fed pour maîtriser l'inflation".
Les analystes de Schwab se montraient aussi préoccupés par le ralentissement de l'activité en Chine alors que l'ombre du confinement menace Pékin après un rebond de l'épidémie de Covid-19 dans le pays.
Lundi, les marchés boursiers de Chine, de Hong Kong et de Londres étaient fermés pour cause de jours fériés.
Le calendrier de la semaine comprenait aussi les chiffres officiels de l'emploi aux Etats-Unis pour avril vendredi, un baromètre très attendu pour déceler si la première économie mondiale continue de croître solidement.
A la cote, Spirit Airlines faisait un piqué de presque 8% à 21 dollars après le rejet de l'offre de rachat de sa rivale JetBlue (+1,36%), doutant qu'elle obtienne le feu vert des autorités de la concurrence et indiquant qu'elle préférait toujours fusionner avec Frontier (-2,26%).
Le groupe de jeux video Activision Blizzard voyait son titre grimper de presque 3% à 77,81 dollars. La holding d'investissements de Warren Buffet, Berkshire Hathaway, a indiqué avoir augmenté sa participation dans l'éditeur de jeux vidéos, en passe d'être racheté par Microsoft, à 9,5%.
Le titre du fabricant de vaccins anti-Covid Moderna bondissait de 8% à 145 dollars après qu'un de ses responsables a indiqué que son vaccin pour les enfants de moins de six ans serait prêt à être évalué pour autorisation par la FDA en juin.
Amazon, une des plus grosses capitalisations du Nasdaq, continuait de perdre du poids. L'action lâchait 2,70% à 2.418 dollars, après -14% vendredi, au plus bas depuis le début la pandémie.
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