Le Covid leste la Bourse de Paris, indifférente à la réélection de Macron
La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 2,01% lundi, se montrant inquiète de l'attitude agressive de la Fed et de la situation sanitaire en Chine qui menacent la croissance, mais indifférente aux soubresauts de la politique française au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron.
L'indice vedette CAC 40 s'est enfoncé de 132,04 points à 6.449,38 points. Vendredi déjà, la Bourse avait perdu près de 2%, inquiète notamment des déclarations du patron de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell.
Celui-ci avait indiqué jeudi qu'une hausse des taux directeurs de la Fed d'un demi-point de pourcentage "était sur la table" pour la prochaine réunion monétaire de début mai, afin de lutter plus fortement contre l'inflation.
"Monter les taux dans un contexte de ralentissement de la croissance, ça peut commencer à inquiéter les marchés", a indiqué à l'AFP Yohan Salleron, gérant actions chez Mandarine Gestion, pour qui "la partie cyclique de la cote", dont les variations sont les plus liées à l'activité économique, "est en train de souffrir un peu".
Selon le gérant, "le Covid, notamment en Chine", est aussi responsable de la morosité, car il "commence à peser un petit peu sur les perspectives de croissance".
La quasi-totalité des 25 millions d'habitants de la capitale économique Shanghai sont confinés depuis début avril, perturbant les chaînes d'approvisionnement et toute l'activité économique du pays. Et la menace d'un confinement, après une rare flambée épidémique, menace désormais Pékin.
La réélection d'Emmanuel Macron dimanche à la présidence de la République a cependant laissé la Bourse de marbre.
"Les derniers sondages avaient permis d'anticiper cette réélection", explique M. Salleron, si bien que certaines valeurs françaises "très liées à la réélection de Macron" comme les bancaires, "en ont profité en fin de semaine dernière".
Par conséquent, "il n'y a pas de prime particulière de la réélection" lundi, a-t-il analysé.
Le luxe et les minières plombés par la Chine
Le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois, a accusé le coup lundi. Kering a perdu 4,35% à 506,20 euros, Hermès 3,91% à 1.179,00 euros et LVMH 3,75% à 615,60 euros.
Un "signal d'alerte" sur "les potentiels impacts de la fermeture en Chine" était déjà intervenu vendredi selon Yohan Salleron, avec la chute de plus de 5% du titre de Kering, plombé par sa marque Gucci.
Les actions des sociétés minières trinquaient aussi, les investisseurs s'attendant à des perturbations des chaînes de production et une baisse de la demande en matières premières causée par un ralentissement économique en Chine. ArcelorMittal a chuté de 8,84% à 26,92 euros, TotalEnergies de 4,01% à 44,03 euros et Aperam de 5,85% à 35,43 euros.
韓-L.Hán--THT-士蔑報