Wall Street incertaine, en ordre dispersé après deux séances de repli
La Bourse de New York évoluait, volatile, en ordre dispersé jeudi, après deux séances de pertes et le signal que la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) s'apprête à agir plus agressivement contre l'inflation.
Vers 14H15 GMT, le Dow Jones lâchait 0,64% et le Nasdaq gagnait 0,13%, tandis que l'indice élargi S&P 500 oscillait autour de l'équilibre (-0,08%).
Mercredi, Wall Street avait réagi avec anxiété aux plans de la Fed, détaillés dans le compte-rendu de sa dernière réunion, d'augmenter ses taux plus rapidement si nécessaire et de se décharger de son bilan.
Le Dow Jones avait perdu 0,42% à 34.496,51 points, le Nasdaq avait lâché 2,22% à 13.888,82 points et le S&P 500 0,97% à 4.481,15 points.
Dans le procès-verbal de la dernière réunion monétaire publié mercredi, les membres du Comité monétaire de la Fed (FOMC) ont indiqué qu'une ou plusieurs hausses de taux d'intérêt d'un demi-point de pourcentage pourraient être justifiées pour lutter contre la flambée de l'inflation.
Ils prévoient aussi de commencer à réduire le bilan de la Fed dès le mois de mai et d'atteindre, dans les trois mois, le rythme mensuel de 95 milliards de dollars, dont 60 milliards de bons du Trésor et 35 milliards de titres adossés à des créances hypothécaires.
Pour Shaun Osborne, stratégiste en chef à Scotiabank, "les marchés ne savaient pas trop comment prendre tout cela au départ".
Selon lui, "le signal sur les taux n'était pas inattendu, mais il était belliciste et les mesures de réduction du bilan étaient importantes mais pas en décalage avec les attentes".
Les rendements obligataires restaient tendus, les taux sur les bons du Trésor américains à 10 ans s'élevant à 2,64% autour de leurs plus hauts depuis trois ans.
"Le marché boursier, comme celui des obligations, semble avoir du mal à se faire une idée de l'avenir et comment il va être influencé par l'état d'esprit plus strict de la Fed", commentait Patrick O'Hare de Briefing.com.
Le président de la Fed de Saint-Louis (Missouri), James Bullard, a enfoncé le clou jeudi dans un discours, jugeant que la Fed "avait pris le virage en retard" et que le niveau actuel du taux au jour le jour était "trop faible de 300 points de base" (3 points de pourcentage).
Ce membre votant, qui avait voté contre la première hausse des taux de 0,25% en mars car il la trouvait trop faible, estime donc que les taux devraient remonter à 3,50%.
À la cote, HP, qui bondissait de 11% à l'ouverture après l'annonce d'une prise de participation de Berkshire Hathaway, n'avançait plus que de 0,87% à 15,70 dollars une demi-heure après le début des échanges. La holding de Warren Buffett a acquis 11,4 % du capital du fabricant d'ordinateurs et d'imprimantes.
Le fonds d'investissement du milliardaire a investi pour 4,2 milliards de dollars de parts dans HP au cours de plusieurs transactions cette semaine, selon des documents soumis au régulateur américain des marchés financiers, la SEC.
Tesla inaugurait en grande pompe jeudi, avec une méga-fête, une méga-usine à Austin (Texas), la cinquième du groupe. Le titre rebondissait de 2,59% après avoir perdu plus de 4% la veille, dans le sillage d'un plongeon de la tech.
La chaîne de pharmacies et de drugstores Rite Aid s'écroulait de plus de 21% à 6,66 dollars, après un avis négatif de Deutsche Bank.
CDK Global, un fournisseur de services technologiques et de logiciels aux concessionnaires automobiles, a conclu un accord pour être racheté par Brookfield Business Partners dans une transaction valorisée à 8,3 milliards de dollars.
Le titre CDK bondissait de 11,27% à 54,51 dollars.
La guerre en Ukraine restait "une grande source d'incertitude pour les marchés, les États-Unis ayant annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie et l'Union européenne en envisageant de nouvelles", soulignaient les analystes de Schwab.
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