Wall Street conclut en perte, la Fed pèse
La Bourse de New York a conclu dans le rouge mardi, plombée notamment par le secteur technologique, les investisseurs réagissant aux propos d'une responsable de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) sur la nécessité de frapper "fort" contre l'inflation.
Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a reculé de 0,80% à 34.641,18 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché plus que ce qu'il avait gagné la veille (-2,26%) à 14.204,17 points. Le S&P 500 a perdu 1,26% à 4.525,12 points.
Lael Brainard, une gouverneure de la Fed, habituellement partisane d'une politique monétaire très accommodante, a affirmé que la banque centrale américaine devait se tenir "prête à agir plus fortement" contre l'inflation.
La responsable a aussi plaidé pour une réduction du bilan de la Fed dès sa prochaine réunion monétaire en mai, une mesure qui équivaut également à resserrer le crédit pour juguler l'inflation.
"Le marché savait jusqu'à maintenant que les membres de la Fed avaient plutôt l'intention de remonter les taux de 50 points de base, peut-être même à chaque réunion. Mais ce que le marché ne savait pas, c'est qu'ils pensaient commencer à réduire le bilan de la Fed dès la prochaine réunion !", a expliqué Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
"Cela n'était pas prévu. C'est la première fois qu'on a une date", a relevé l'analyste.
Les échanges qui avaient commencé modestement dans le rouge mardi ont creusé leurs pertes après ces déclarations bellicistes sur les taux de la gouverneure de la Fed, qui attend par ailleurs toujours que le Sénat confirme sa nomination au poste de vice-présidente de la banque centrale.
Après ses propos, les rendements obligataires ont accéléré leur course en avant, les taux sur les bons du Trésor à 10 ans grimpant à un plus haut en trois ans à 2,54%, tandis que le dollar s'est aussi renforcé face aux principales monnaies.
"On ne peut plus dire qu'on n'assiste pas à un resserrement monétaire sévère, même s'il est justifié par rapport à l'inflation", a encore indiqué M. Volokhine.
"Le marché continue de réagir à la baisse à ce qu'il ne connaît pas. Ce qu'il ne connaissait pas, c'était un discours encore plus dur de la Fed", a conclu l'analyste.
D'autres facteurs ont refroidi les échanges, comme le signal par la Banque de réserve d'Australie (RBA) qu'elle pourrait se montrer plus stricte que prévu, ne se qualifiant plus de "patiente" quant à un resserrement de sa politique.
Les confinements contre le Covid-19 étendus à Shanghai en Chine ont aussi ravivé les craintes de nouveaux problèmes dans la chaîne d'approvisionnement, toujours pas remise de l'impact mondial de la crise sanitaire, notait par ailleurs Brad Bechtel, directeur pour le marché des changes chez Jefferies.
"Tous les banquiers centraux parlent des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement, car cela pèse sur l'inflation" et sur les perspectives de politique monétaire, a jugé cet analyste.
Le Nasdaq a souffert alors que l'indice avait affiché un beau début de semaine sur les traces de Twitter et du coup d'éclat d'Elon Musk, qui a pris une participation de taille dans le réseau social.
Twitter a encore gagné 2,02% à 50,98 dollars, après plus de 27% la veille.
Dès mardi, la direction du réseau social a indiqué dans un tweet qu'Elon Musk, dirigeant de Tesla et de SpaceX, entrait au conseil d'administration de Twitter.
Dans une initiative surprise, le richissime entrepreneur a acquis pour 9,2% du capital du réseau social pour près de 2,9 milliards de dollars, devenant instantanément son premier actionnaire.
D'autres grands noms de la tech ont été malmenés, comme Netflix (-2,90%), Google (Alphabet -1,80%) ou Apple (-1,89%).
Le titre Amazon a lâché 2,55% à 3.281,10 dollars, malgré l'annonce mardi de contrats sans précédent avec trois sociétés de lancements spatiaux, dont l'européenne Arianespace, pour 83 tirs de mise en orbite.
Le croisiériste Carnival a été fêté (+2,43% à 20,22 dollars), après avoir indiqué que la semaine dernière il avait enregistré la meilleure semaine de réservations de son histoire.
Un accord entre General Motors (GM) et son homologue japonais Honda pour codévelopper une nouvelle ligne de véhicules électriques à des prix "abordables" n'a pas aidé le titre du constructeur automobile américain (-4,08% à 41,42 dollars).
Le titre de Boeing a perdu 4,47% à 182,64 dollars. Un article du Wall Street Journal a rapporté un nouvel incident de production pendant le développement d'un des avions Air Force One réservé au président américain. Interrogé, Boeing n'a pas fourni de réaction.
Sur le front géopolitique, les États-Unis ont accentué la pression sur Moscou en interdisant à la Russie de rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
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