L'essayiste d'extrême droite Soral condamné à trois mois ferme en Suisse
L'essayiste français d'extrême droite Alain Soral a été condamné en Suisse à trois mois de prison ferme pour des attaques homophobes, a révélé mardi la Tribune de Genève pour qui travaille la plaignante.
M. Soral -de son vrai nom Alain Bonnet- peut faire appel de cette décision.
Le procureur général du canton de Vaud, Eric Cottier, a estimé que "les propos tenus par le prévenu sont profondément homophobes et incitent à la discrimination en raison de l'orientation sexuelle de la plaignante et, plus généralement, des personnes homosexuelles", selon un extrait de l'ordonnance pénale rendue lundi, obtenu par l'AFP.
La journaliste Cathy Macherel avait déposé plainte après la diffusion d'une vidéo dans laquelle Alain Soral l'insultait.
M. Soral, 63 ans, réagissait à un article que la journaliste avait consacré l'été dernier à l'essayiste et à ses activités notamment à Genève, a expliqué Mme Macherel à l'AFP.
M. Soral avait traité Mme Macherel de "grosse lesbienne" et de "militante queer" un terme qu'il veut synonyme de "désaxé".
"M. Soral a souvent vanté la +tranquillité suisse+. Il apprend aujourd’hui qu’il y a des lois, dans notre pays, qui permettent de punir de tels agissements", a-t-elle confié à la Tribune de Genève.
M. Soral doit payer aussi 1.500 francs suisses (soit environ la même somme en euros) de jours-amende et les frais de procédure se montant à 1.950 francs suisses, précise le quotidien.
L’avocat de la plaignante, Me Etienne Campiche, a jugé que "cette décision est importante pour la paix publique et la tolérance en Suisse", dans un entretien à la TdG.
Contacté par courriel par l'AFP, le défenseur de M. Soral, Me Pascal Junod, n'avait pas donné suite dans l'immédiat.
La pénalisation de l’homophobie est récente en Suisse et a été entérinée début 2020 par un référendum populaire.
La votation a permis d'élargir une législation déjà existante en matière de lutte contre les discriminations et appels à la haine raciale ou religieuse, en l’étendant à l’orientation sexuelle.
Alain Soral a déjà été condamné à une vingtaine de reprises en France, en grande partie pour des infractions de provocation à la haine, diffamation et injure antisémite.
En mai 2021, il a été condamné en appel à quatre mois de prison en semi-liberté pour provocation à la haine à raison de la religion, après avoir imputé aux juifs l'incendie de Notre-Dame de Paris.
Plus récemment, en février de cette année, l'essayiste d'extrême droite a été débouté par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qu'il avait saisie après sa condamnation pour la publication en 2016 sur son site internet d'un dessin négationniste.
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