Attaques au Canada: l'un des suspects retrouvé mort, le deuxième toujours en fuite
L'un des deux frères recherchés après les attaques de dimanche au Canada a été retrouvé mort, a annoncé lundi la police, qui traque toujours le deuxième suspect de cette tuerie, l'une des plus meurtrières ces dernières années dans le pays et dont le motif reste inexpliqué.
Selon le dernier bilan, 11 personnes sont décédées par arme blanche (dont l'un des suspects) et 18 autres ont été blessées, dont certaines grièvement, dans deux villes isolées du centre-ouest du pays dans la province de la Saskatchewan.
Le corps de Damien Sanderson, 31 ans, qui portait plusieurs "blessures visibles", a été découvert dans la communauté autochtone où se sont déroulés les meurtres, "dans dans une zone herbeuse, à proximité d'une maison" en cours d'inspection, a expliqué la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore.
L'autre suspect, son frère Myles Sanderson est toujours en fuite et pourrait avoir été blessé, a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse en fin de journée. Il pourrait avoir "besoin de soins".
"Nous ne pouvons pas dire avec certitude comment Damian est décédé, mais il pourrait avoir été tué par son frère", a-t-elle ajouté.
Depuis dimanche, des centaines de policiers traquent les suspects dans une zone immense de la région des prairies.
"Nous recommandons toujours aux gens d'être vigilants, Myles Sanderson est considéré comme dangereux. Ses actions ont montré qu'il est violent", a encore expliqué la police.
Myles Sanderson est, selon la police de Saskatoon, déjà recherché depuis mai dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire. Il avait été condamné à près de cinq ans d'emprisonnement notamment pour vol.
Les meurtres ont visé une communauté autochtone à James Smith Cree Nation et dans la ville voisine de Weldon dans la Saskatchewan, grande province rurale très peu peuplée du centre-ouest du pays.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déploré lundi que ce type d'attaques meurtrières soient "devenues trop courantes".
"Ce type de violence n'a pas sa place dans notre pays", a-t-il déclaré.
- Drapeaux en berne -
Dans la province, les habitants sont sous le choc.
"Plus personne dans cette ville ne va plus jamais dormir. Ils vont être terrifiés à l'idée d'ouvrir leur porte", a déclaré au quotidien local Saskatoon StarPhoenix Ruby Works, une habitante de Weldon.
Une autre habitante a raconté à la télévision publique CBC que dimanche matin un homme, le visage couvert, s'est approché de sa maison pour demander de l'aide. Il a dit: "J'ai besoin que quelqu'un m'emmène à l'hôpital. Je suis blessé à la bouche, j'ai été poignardé" avant de prendre la fuite, a expliqué Doreen Lees.
La majorité des victimes sont autochtones. Au Canada, ces derniers représentent environ 5% des 38 millions d'habitants, et vivent dans des communautés souvent ravagées par le chômage et la pauvreté.
Selon la police, certaines victimes ont été ciblées par les suspects et d'autres ont été attaquées au hasard. Parmi les premières victimes identifiées par les médias canadiens figurent un retraité de 77 ans, une femme pompier bénévole et son neveu de 14 ans.
- Etat d'urgence -
La police avait reçu un premier appel dimanche à 05h40 heure locale (11h40 GMT) faisant état d'une attaque à l'arme blanche à James Smith Cree Nation, suivie d'autres.
La localité, qui compte 2.500 habitants, a décrété localement l'état d'urgence. La population de la Saskatchewan a en outre été priée de rester chez elle, par mesure de sécurité.
Le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, Bobby Cameron, a déploré "la violence inqualifiable qui a coûté la vie à des innocents".
Dans un communiqué, il a imputé la responsabilité de ces attaques aux "drogues illégales qui envahissent nos communautés".
Ces dernières années, le Canada a vécu une succession d'événements d'une violence rare pour le pays.
En avril 2020, un tireur s'étant fait passer pour un policier avait tué 22 personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes avaient péri et cinq ont été blessées dans des attaques contre une mosquée de Québec.
Plusieurs responsables internationaux ont exprimé leur soutien au Canada après ce drame. Le chancelier allemand Olaf Scholz a évoqué des attaques "horribles et dévastatrices", et le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a tweeté que son pays se tenait "aux côtés des Canadiens face à une telle violence insensée".
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui s'est dite "horrifiée", a elle promis de "rendre hommage aux victimes" lors de sa visite à Saskatoon dans deux semaines.
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