

Début du Carême à Rome sans le pape, hospitalisé depuis 20 jours
Les cardinaux ont célébré mercredi le début du Carême catholique en l'absence du pape François, hospitalisé depuis 20 jours pour une double pneumonie source d'inquiétudes grandissantes.
"Nous nous sentons profondément unis à lui en ce moment et nous le remercions pour ses prières et ses souffrances pour le bien de toute l'Eglise et du monde entier", a déclaré le cardinal italien Angelo De Donatis, qui a lu à sa place l'homélie de la messe du mercredi des Cendres écrite par le pontife de 88 ans, à la Basilique Sainte-Sabine sur la colline de l'Aventin à Rome.
Le mercredi des "Cendres" marque le début du Carême à 40 jours de Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique. La messe a été précédée par une procession sur l'Aventin.
François "s'est bien reposé pendant la nuit", a annoncé le mercredi matin. Selon une source vaticane, son état reste "stable", et il a porté un masque à oxygène ces deux dernières nuits car cela lui permet de mieux dormir. Durant la journée, il reçoit de l'oxygène "à haut débit" par les narines.
"Nous touchons du doigt la fragilité dans l’expérience de la maladie, de la pauvreté, de la souffrance qui s’abat parfois soudainement sur nous et nos familles", écrit le pape dans cette homélie, dont la tonalité résonne avec sa propre situation.
Selon son dernier bulletin de santé diffusé mardi soir, François n'a pas de fièvre et demeure "alerte et lucide". Son pronostic vital reste "réservé", les médecins estimant qu'il n'est pas encore hors de danger.
Le chef des 1,4 milliard de catholiques n'a pas fait d'apparition publique depuis son hospitalisation, et aucune photo de lui n'a été fournie par le Vatican. Il a manqué la prière hebdomadaire de l'Angélus ces trois derniers dimanches, une première depuis son élection en 2013.
Le pape ne participera pas non plus aux traditionnels "exercices spirituels", une retraite qui se déroule chaque année au début du Carême avec la Curie, le personnel de l'administration centrale du Saint-Siège.
- Repos et prière -
A l'hôpital Gemelli de Rome, où il est hospitalisé depuis le 14 février, le jésuite argentin alterne repos, prière et physiothérapie pour venir à bout d'une pneumonie qui touche ses deux poumons et lui occasionne des épisodes de détresse respiratoire.
Lundi, il a été en proie à "deux épisodes d'insuffisance respiratoire aiguë, causés par une accumulation importante de mucus endobronchique et un bronchospasme consécutif", ce qui a rendu nécessaire l'aspiration d'abondantes sécrétions.
Ces nouvelles crises, différentes selon le Vatican des deux précédentes, ont rappelé la fragilité de l'état de santé du pape, dont le tableau clinique reste "complexe", et ravivé l'inquiétude des fidèles.
Son équipe médicale ne s'est toujours pas prononcée sur la durée de son hospitalisation, la plus longue du pontificat, ni sur celle de sa convalescence, s'il parvient à surmonter cette épreuve.
Religieux et fidèles continuent de venir devant l'hôpital pour déposer fleurs et bougies à son intention. Parmi eux, Domenica Patania, une Italienne de 63 ans, prie pour lui "car en ce moment particulier nous avons vraiment besoin de lui, de son soutien et de sa proximité". "Nous voulons qu'il soit en bonne santé pour encore beaucoup d'années", a-t-elle confié à l'AFPTV.
Entre-temps, le Vatican se retrouve plongé dans l'incertitude, ses fonctionnaires poursuivant leur travail tout en étant suspendus aux bulletins médicaux.
François, dont la chambre est située au 10e étage de l'hôpital Gemelli, a malgré tout reçu ses plus proches collaborateurs et poursuivi son travail quand son état le permettait, ce qui n'a pas été le cas ces derniers jours.
Selon le cardinal vénézuélien Edgar Peña Parra, le numéro trois du Saint-Siège qui lui a rendu visite dimanche, le pape "porte sur son corps des signes de fragilité et de la maladie, comme tout être humain".
L'hospitalisation du souverain pontife intervient après qu'il a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années : en surpoids, souffrant de douleurs au genou, il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l'abdomen et des infections respiratoires à répétition.
A l'âge de 21 ans, il avait frôlé la mort à cause d'une pleurésie et le lobe supérieur de son poumon droit avait dû lui être retiré.
Ces problèmes de santé ont relancé les interrogations sur la capacité de François à assumer ses fonctions, et les conjectures sur sa possible démission.
彭-C.Péng--THT-士蔑報