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Un mort dans un attentat à Mulhouse, Retailleau blâme l'Algérie sur l'immigration
Un mort dans un attentat à Mulhouse, Retailleau blâme l'Algérie sur l'immigration / Photo: SEBASTIEN BOZON - AFP

Un mort dans un attentat à Mulhouse, Retailleau blâme l'Algérie sur l'immigration

Un homme de 37 ans est soupçonné d'avoir tué à l'arme blanche une personne et d'avoir grièvement blessé au moins trois policiers municipaux samedi à Mulhouse (Haut-Rhin), un "acte de terrorisme" selon Emmanuel Macron, tandis que Bruno Retailleau a mis en cause la non coopération de l'Algérie.

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Le précédent attentat mortel en France était celui de la tour Eiffel, qui avait fait un mort et deux blessés en décembre 2023 à Paris.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié "Allah u akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe) à plusieurs reprises, lors de l'attaque qui a tué un Portugais de 69 ans, et lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

En déplacement au salon de l'agriculture à Paris, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué un "acte de terrorisme", "islamiste", "qui ne fait pas de doute".

- Suspect fiché -

Le suspect "est fiché au FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a déclaré à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz, qui s'est rendu sur place.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé se saisir de l'enquête, ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste.

"Une personne civile qui s'est interposée est décédée. Trois policiers municipaux seraient blessés", a précisé le Pnat dans un communiqué, indiquant que l'assaillant est actuellement en garde à vue.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, pour l'un "à la carotide", pour l'autre "au thorax", a pour sa part affirmé Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l’hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur de Mulhouse.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refusé à 10 reprises.

"Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste", a-t-il lancé.

Devant l'Hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect avait aussi "un profil schizophrène" et son acte "une dimension psychiatrique".

- Une dizaine de minutes -

Les faits se sont déroulés "en une dizaine de minutes" entre 15h40 et 15h50, a rapporté le ministre. L'homme a d'abord blessé grièvement des agents du stationnement avant de s'en prendre à un sexagénaire portugais qui tentait de s'interposer, et qui a été mortellement blessé d'un coup de couteau.

L'homme a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

Le drame s'est déroulé à proximité du marché du canal couvert, dans un quartier populaire très animé en ce samedi après-midi.

A la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert, alors que épluchures de légumes jonchaient le sol. Le périmètre était gardé par des militaires.

"C'est un quartier pas très calme, il y a beaucoup de squats, et au marché il y a toujours beaucoup de monde, beaucoup de personnes âgées", a déclaré à l'AFP Amina, une riveraine âgée de 23 ans, sans vouloir donner son nom de famille.

"La personne qui a fait ça, elle savait qu'en venant ici il y aurait beaucoup de monde, et puis des personnes faibles. Heureusement qu'elle a été attrapée, sinon je ne serai pas sortie de chez moi", a-t-elle confié.

- "En deuil" -

"Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil", a réagi le Premier ministre, François Bayrou, qui a adressé ses "félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide".

"L'horreur vient de saisir notre ville", a déploré sur Facebook la maire de la ville, Michèle Lutz.

Le précédent attentat signalé en France remontait au mois dernier, lorsqu'un homme de 32 ans avait blessé au couteau une personne en criant "Allah Akbar" dans un supermarché d'Apt (Vaucluse).

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que "l'absence de décès des suites d'une action terroriste en 2024 en France ne (reflétait) pas une diminution du risque terroriste", rappelant que neuf attentats avaient été déjoués l'an dernier.

En 2024, 85 enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le Pnat, dont 66 "pour le seul contentieux jihadiste, en augmentation de 70% par rapport à 2023", avait relevé M. Christen.

apz/bar/dch

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