Vers un arrêt de la pêche au saumon dans le Sud-Ouest
La pêche au saumon atlantique pourrait arrêter définitivement en 2026 face à la raréfaction de l'espèce dans le bassin de l'Adour et les gaves pyrénéens, a-t-on appris lundi auprès de la filière, avec une première interdiction pour 2025.
Vendredi, la préfecture de Nouvelle-Aquitaine a annoncé que le comité de gestion des poissons migrateurs dans la région s'était prononcé pour l'interdiction de toutes les pêches professionnelles ou de loisir l'an prochain sur l'ensemble du bassin fluvial, ainsi qu'en mer le long des côtes landaises et basques.
"En 2023 et 2024, le nombre de saumons venant se reproduire dans le bassin ne permet plus de respecter la limite de conservation de l’espèce, ce qui impose de prendre des mesures fortes pour sa préservation", ont justifié les autorités.
Pierre Berges, président d'une association de pêcheurs amateurs du Gave d'Oloron, évoque une "solution draconienne" mais inévitable "face à la pénurie grave". "On ne peut pas jouer, la situation est trop alarmante", souligne-t-il auprès de l'AFP.
Pour Olivier Jeannots, président de l'association des pêcheurs professionnels en eau douce sur l'Adour, cette saison blanche vise à ouvrir des discussions "pour un arrêt définitif de la pêche professionnelle du saumon en 2026".
"On nous parle d'indemnisation mais pour un pêcheur, ce n'est pas le but. C'est plus facile de taper sur nous que de régler d'autres causes comme la prolifération des silures, l'urbanisation galopante, l'assèchement des barthes (plaines marécageuses de l'Adour, NDLR) ou les pollutions humaines", critique-t-il.
Dans un communiqué, le préfet de région s'est dit "attentif aux mesures à prendre pour répondre aux difficultés financières occasionnées par cette interruption circonstancielle de la pêche".
Cette annonce intervient alors que le tribunal administratif de Pau, saisi par une association environnementale, vient d'abroger un arrêté de 2009 qui encadrait la pêche professionnelle des poissons migrateurs dans les eaux de l'Adour, entre Landes et Pays basque.
Dans une décision du 8 novembre, les juges ont demandé au préfet de "prendre les mesures nécessaires" pour s'assurer que cette pratique "ne porte pas atteinte aux objectifs de conservation" des espèces.
Sur la base de chiffres relevés fin juin, recensant 600 saumons atlantique arrivés sur les frayères (zones de reproduction et de ponte dans les cours d'eau en amont), la Direction régionale de l'Environnement (Dreal) avait évoqué une évolution "très défavorable".
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