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Mort de Steve à Nantes: le commissaire relaxé, aucune faute retenue contre lui
Mort de Steve à Nantes: le commissaire relaxé, aucune faute retenue contre lui / Photo: Loic VENANCE - AFP

Mort de Steve à Nantes: le commissaire relaxé, aucune faute retenue contre lui

Le commissaire Grégoire Chassaing, seul poursuivi pour la noyade de Steve Maia Caniço dans la Loire après une intervention de police durant la Fête de la musique à Nantes en 2019, a été relaxé vendredi par le tribunal correctionnel de Rennes.

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La justice a estimé que le commissaire, jugé pendant cinq jours en juin pour homicide involontaire, n'avait commis aucune faute ayant pu aboutir à la chute de Steve dans le fleuve. L'accusation, elle, avait réclamé la condamnation sans ambiguïté du fonctionnaire de police de 54 ans.

C'est lui "qui a conduit à une action collective, laquelle a créé la situation qui a abouti in fine au décès de Steve", animateur périscolaire de 24 ans, avait lancé le procureur Philippe Astruc dans son réquisitoire. Il s'était cependant contenté de demander "une peine de principe", sans fixer de quantum.

La présidente Marianne Gil a expliqué vendredi en rendant son jugement que le tribunal avait bien considéré qu'il y avait "une concomitance spatio-temporelle incontestable" entre l'usage de gaz lacrymogène par la police et la chute dans la Loire de Steve.

Le nuage de gaz avait créé un mouvement de foule dans le public rassemblé sur le quai pour la Fête de la musique, provoquant la chute dans le fleuve de cinq personnes, dont Steve Maia Caniço. Le jeune homme avait, selon ses proches, la phobie de l'eau depuis l'enfance et ne savait pas nager.

Malgré ce "lien" entre l'intervention de police et le décès par noyade, aucune décision prise ce soir-là par le commissaire Chassaing n'est en cause et "nous n'avons pas relevé d'élément établissant que vous ayez commis une faute", a souligné la présidente.

Durant les débats, le ministère public avait lui-même trouvé des circonstances atténuantes au commissaire chargé de la sécurisation du site: les policiers sous ses ordres ont de leur propre initiative lancé une dizaine de grenades lacrymogènes en réponse à des jets de projectiles de "teufeurs" refusant que la musique des sound-systems s'arrête à l'heure convenue, 04H00 du matin.

Appelés à témoigner, des policiers avaient en outre assuré avoir agi "en légitime défense" à cette "pluie" de pierres et de bouteilles, à titre individuel et sans que des instructions fussent données en ce sens. "Nous ne voyons pas comment, de manière concrète, vous auriez pu les en empêcher" ni même comment un tel ordre "aurait pu être justifié juridiquement", a précisé Marianne Gil vendredi.

- Appel du parquet ? -

"Justice a été rendue. Grégoire Chassaing est un homme innocent", a réagi après le jugement l'avocat du commissaire, Me Louis Cailliez. "Je ne vous cache pas que le sentiment de délivrance, de libération, d'émotion, est indescriptible", a-t-il ajouté, estimant que "cette décision n'est que le strict reflet de la vérité factuelle et juridique de ce dossier."

L'avocat de la défense a aussi eu "une pensée pour les proches de Steve Maia Caniço", parties civiles au procès et qui "ont été d'une dignité absolue pendant les débats." Pour Me Cailliez, "la relaxe qui vient d'être prononcée n'est absolument pas un camouflet pour les parties civiles."

Les avocats des proches de Steve ont quant à eux émis le souhait que le parquet fasse appel de cette relaxe. "Il y a des éléments techniques qui ne semblent pas avoir été pris en compte à ce stade par le tribunal", a déclaré aux journalistes Me Cécile de Oliveira, rappelant que "la décision de première instance n'est pas définitive à ce stade".

Le commissaire Chassaing avait reconnu à la barre qu'il n'avait "pas tout maîtrisé" le soir du drame, mais "qui aurait été irréprochable dans de telles conditions ?".

La défense avait insisté sur le fait que le policier n'avait "à aucun moment" manifesté l'envie d'en découdre avec le DJ qui avait remis le son malgré ses injonctions, pas plus qu'il n'avait cherché à attiser les tensions avec les "teufeurs". Des éléments que le tribunal a également cités pour expliquer son jugement.

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