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Procès des viols de Mazan: le procès se poursuit sans l'accusé principal, toujours malade
Procès des viols de Mazan: le procès se poursuit sans l'accusé principal, toujours malade / Photo: Benoit PEYRUCQ - AFP

Procès des viols de Mazan: le procès se poursuit sans l'accusé principal, toujours malade

Dans l'attente d'une éventuelle suspension des débats dans l'après-midi, le procès des viols de Mazan a commencé à aborder individuellement les 51 accusés mercredi, mais toujours en l'absence du principal d'entre eux, le mari, Dominique Pelicot, malade et dispensé d'audience pour le troisième jour consécutif.

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Le septuagénaire, accusé d'avoir drogué celle qui est désormais son ex-épouse, pour ensuite la violer et la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet, était arrivé mercredi matin dans son box aidé de sa canne, parce qu'il souffre de la hanche, vêtu d'une veste grise à manches longues.

Il est apparu visiblement affaibli, les traits du visage très tirés et se tenant la tête entre les mains, et n'assistera finalement pas aux débats concernant les premiers accusés.

"En fonction de son état de santé et de sa capacité à comparaître", M. Pelicot pourrait néanmoins être interrogé pour la première fois jeudi après-midi, a indiqué le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata, précisant que serait alors seulement abordé le cas de Jean-Pierre M., 63 ans, dont la cour a commencé à se saisir mercredi matin.

Considéré comme son "disciple", ce dernier est le seul des 50 coaccusés de 26 à 74 ans jugés à Avignon à ne pas être poursuivi pour viol sur Gisèle Pelicot. Il doit, lui, répondre de viol sur sa propre épouse, en compagnie de M. Pelicot. Tous deux reproduisaient le même protocole en assommant leur compagne respective avec des anxiolytiques.

Prévue mercredi matin, l'expertise médicale de Dominique Pelicot ordonnée par la cour pourrait donc décider de la poursuite de ce procès débuté le 2 septembre à Avignon: si son état de santé ne le permet pas, Roger Arata pourrait suspendre les audiences pour quelques jours, chamboulant un programme très chargé et déjà fortement perturbé depuis une semaine.

"J'ordonne une expertise, je vais signer l'ordonnance dans la matinée et (...) je dispense monsieur Pelicot pour la journée", avait annoncé le magistrat en ouvrant le huitième jour d'audience de ce procès hors norme, après avoir recueilli l'accord des parties civiles ainsi que du ministère public.

- "Elevé par les cochons" -

"J'ai rencontré monsieur Pelicot ce matin. Il était allongé en train de dormir dans les geôles. Il avait vomi, fait un malaise, avec des douleurs dans les reins. Physiquement, il est là mais je ne suis pas certaine qu'il puisse suivre les débats de manière sereine", a déclaré son avocate Béatrice Zavarro en début d'audience, avant même que les débats ne commencent.

"C'est indispensable que monsieur Pelicot soit en état de comparaitre", a confirmé l'un des avocats des parties civiles, Me Stéphane Babonneau, devant la famille de la victime principale, Gisèle Pelicot, 71 ans, vêtue d'un pull beige et d'un pantalon à motifs zébrés.

Comme ses 50 coaccusés, poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, Dominique Pelicot risque 20 ans de réclusion criminelle. Les faits concernant son épouse ont eu lieu de juillet 2011 à octobre 2020, principalement au domicile du couple à Mazan, cette commune de 6.000 habitants du Vaucluse où ils avaient déménagé en mars 2013.

Toujours sans l'accusé principal donc, les débats mercredi ont commencé à aborder le cas de Jean-Pierre M., avec notamment la lecture du rapport de l'enquêteur de personnalité par le président, puis les témoignages de ses enfants.

Et c'est une enfance très dure pour l'accusé qui a été dressée: "J'ai été élevé par les cochons, dans les bois", expliquait-il, comme l'a confirmé son fils.

"Les faits, ils sont très graves, je pense qu'il en a conscience. Ce procès, ça va être un soulagement, je l'encourage à se livrer", a poursuivi le jeune homme de 32 ans, qui porte le nom de la première épouse de son père et a expliqué "très difficile à comprendre" que sa belle-mère, la deuxième femme de son père, la victime, n'ait pas porté plainte et ne se soit pas portée partie civile.

Une certitude en tous cas pour lui: "J'ai l'intime conviction que s'il n'avait pas rencontré cette personne (NDLR: Dominique Pelicot), il n'y aurait jamais eu ça".

Après Jean-Pierre M., la cour devait ensuite entendre les enquêteurs de personnalité et un expert psychiatre concernant trois autres coaccusés, Cyrille D., 54 ans, Lionel R., 44 ans, et Jacques C., 72 ans, tous accusés eux d'avoir violé Mme Pelicot.

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