The Hong Kong Telegraph - Mobilisation autour de Bolsonaro après la suspension de X

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Mobilisation autour de Bolsonaro après la suspension de X

Mobilisation autour de Bolsonaro après la suspension de X

Plusieurs milliers de manifestants habillés en jaune et vert aux couleurs du drapeau brésilien répondent samedi à l'appel de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro à Sao Paulo, en plein débat sur la liberté d'expression après la suspension de X.

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En ce jour de fête nationale de l'indépendance, les mots d'ordre sont la défense de la "démocratie" et de la "liberté", mais aussi la destitution du juge de la Cour suprème Alexandre de Moraes, qui a bloqué l'accès au réseau social appartenant à Elon Musk il y a une semaine.

"Cela ne sert à rien de fêter notre indépendance si nous sommes privés de liberté", a lancé M. Bolsonaro dans une vidéo appelant ses partisans à manifester sur l'avenue Paulista, artère emblématique de la plus grande mégalopole d'Amérique latine.

L'ex-président de 69 ans a fait un bref passage à l'hôpital dans la matinée pour soigner "une grosse grippe", selon son entourage, mais sa participation à la manifestation n'est pas remise en question.

À 14H00 pile (17H00 GMT), l'hymne national brésilien a retenti sur cette avenue bordée de gratte-ciels.

"Je suis là pour réclamer la destitution d'Alexandre de Moraes, ce qu'il fait est inacceptable. Il ignore la Constitution et il fait la loi à sa façon, en ignorant notre Constitution", dit à l'AFP Emilia Lapolli, architecte de 35 ans présente dès le début de la manifestation.

"Je veux protester contre la folie en cours en ce moment dans notre pays, on subit la censure !", lance pour sa part Sergio Luiz Barreira, informaticien à la retraite, en brandissant une pancarte où l'on peut lire "Dehors Moraes".

- "Rude coup contre notre liberté" -

Bête noire des bolsonaristes, ce magistrat était président du Tribunal supérieur électoral quand l'ancien chef de l’État avait été condamné l'an dernier à huit ans d'inéligibilité pour ses attaques sans preuve contre le système d'urnes électroniques. Il conduit aussi la plupart des multiples enquêtes visant M. Bolsonaro.

Et c'est encore lui qui, la semaine dernière, a ordonné la suspension de X, reprochant à la plateforme d'Elon Musk d'avoir ignoré une série de décisions de justice liées à la lutte contre la désinformation.

La manifestation de samedi avait été convoquée avant même la suspension de l'ancien Twitter, arène privilégiée d'un débat ultra-polarisé au Brésil.

De nombreuses pancartes à l'effigie d'Elon Musk ont été disposées le long de l'Avenue Paulista.

La droite, qui fait volontiers du milliardaire son champion, a dénoncé la mesure au nom de la liberté d'expression.

Cette suspension est un "rude coup contre notre liberté et notre sécurité juridique", a dénoncé Jair Bolsonaro jeudi sur LinkedIn.

Mais la gauche du président Luiz Inacio Lula da Silva a défendu ce choix drastique.

"Nous serons toujours intolérants avec toute personne, quelle que soit sa fortune, qui défie la législation brésilienne", a averti Lula dans une allocution à la veille de la fête nationale, sans citer nommément l'entrepreneur.

La démocratie, "ce n'est pas le droit de mentir, de répandre la haine et d'attenter à la volonté du peuple", a-t-il ajouté.

- Scandale -

Le rendez-vous de samedi survient au moment où le gouvernement est affaibli par son plus grave scandale. Accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, dont une autre ministre, le ministre des Droits humains Silvio Almeida, qui nie en bloc, a été limogé vendredi soir.

En février, une manifestation pro-Bolsonaro avait tourné à la démonstration de force en rassemblant 185.000 personnes, selon une estimation de chercheurs de l'Université de Sao Paulo. Une autre à Rio en avril avait moins fait recette.

M. Bolsonaro a demandé à ses partisans de "ne pas prendre part aux cérémonies de commémoration de l'indépendance organisées par le gouvernement" samedi.

Lula a ouvert samedi matin le défilé officiel à Brasilia dans la Rolls-Royce présidentielle, avant de prendre place en tribune officielle, à quelques mètres du juge Moraes, présent au même titre que de nombreux ministres, parlementaires et autres représentants du pouvoir judiciaire.

Une trentaine de sportifs militaires ayant participé aux Jeux Olympiques de Paris-2024 ont pris part au défilé dans la capitale fédérale, dont Caio Bonfim, qui arborait sa médaille d'argent remportée à l'épreuve du 20 km marche.

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