Un journaliste tué dans le sud de la bande de Gaza, l'armée israélienne accusée
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza et un média palestinien ont annoncé lundi la mort d'un journaliste touché selon eux la veille par des tirs israéliens dans le sud de la bande de Gaza.
"Le corps d'Ibrahim Mouhareb a été amené à l'hôpital Nasser" de Khan Younès lundi, a indiqué le ministère.
Le site PDN (Palestinian Daily News), pour lequel travaillait notamment M. Mouhareb, a annoncé son décès "après des tirs (...) de l'occupation israélienne sur lui et un groupe de journalistes" dans le quartier Hamad-ville de Khan Younès.
Deux autres journalistes qui se trouvaient avec lui au moment des tirs avaient été blessés et admis dimanche en fin de journée à l'hôpital Nasser de Khan Younès, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux et que l'AFP n'a pas été en mesure d'authentifier dans l'immédiat montrent un blindé israélien avançant vers Hamad-ville alors que des balles sifflent. Selon ces images, au moins un homme portant un gilet pare-balles marqué "Press" court pour s'éloigner des tirs et une voix dit: "Ibrahim est blessé, où est-il?"
"Le corps d'Ibrahim Mouhareb a été retrouvé lundi matin dans Hamad-ville", immense complexe résidentiel construit par le Qatar pour être la vitrine de la bande de Gaza mais réduit en ruines par la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre.
Lundi à l'hôpital Nasser, une trentaine de personnes ont récité la prière des morts devant son corps allongé par terre sous une bâche en plastique blanche sur laquelle était posé un gilet pare-balles bleu marqué "presse", selon des images de l'AFPTV.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a refusé de s'exprimer sur les circonstances de la mort de Mouharab sans avoir les coordonnées géographiques précises de l'endroit où auraient eu lieu les tirs et une copie de sa carte d'identité.
"L'armée israélienne n'a jamais visé et ne visera jamais délibérément des journalistes", a néanmoins déclaré un porte-parole militaire.
Le Syndicat des journalistes palestiniens a condamné "un assassinat" et accusé l'armée israélienne de mener une "campagne organisée (...) pour tuer les journalistes" à Gaza.
Un des participants aux funérailles, Ibrahim Qanan, journaliste, a accusé Israël "de tuer la vérité en essayant de faire disparaître toute trace de transmission vers le monde extérieur des faits qui se passent dans la bande de Gaza".
Depuis le début de la guerre, l'armée a tué plusieurs journalistes qu'elle a accusés d'être des "terroristes" membres de la branche armée du Hamas ou du Jihad islamique.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) recensait lundi "au moins 113 journalistes et employés de médias tués" depuis le début de la guerre à Gaza, "soit la période la plus meurtrière pour les journalistes depuis que le CPJ a commencé à recenser ces informations en 1992".
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