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Venezuela: l'opposition refuse de se rendre à la convocation de la Cour suprême
Venezuela: l'opposition refuse de se rendre à la convocation de la Cour suprême / Photo: Juan Barreto - AFP/Archives

Venezuela: l'opposition refuse de se rendre à la convocation de la Cour suprême

Le candidat de l’opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle, a dit mercredi refuser de se rendre à la convocation de la Cour suprême, dans le cadre d'une procédure lancée par Nicolas Maduro pour faire "valider" sa réélection contestée.

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"Si je vais" à la Cour Suprême (...) "je mettrai en danger non seulement ma liberté mais aussi, plus important : la volonté du peuple vénézuélien exprimée le 28 juillet", date du scrutin, écrit M. Gonzalez Urrutia dans un communiqué publié sur le réseau social X.

Le candidat de 74 ans n'a pas été vu en public depuis plus d'une semaine, alors que le président Maduro le traite régulièrement de "criminel".

Le parquet a ouvert une enquête pénale contre M. Gonzalez Urrutia et la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".

La réélection de Nicolas Maduro a été proclamée par le Conseil national électoral (CNE). Ce dernier et la Cour suprême (TSJ) sont considérés aux ordres du pouvoir par l'opposition, mais aussi par la plupart des observateurs.

"Le citoyen Nicolas Maduro (...) a déclaré publiquement (...) que si je ne comparais pas, j'encourrais des responsabilités juridiques, et que si je comparais et déposais des copies" des procès-verbaux du scrutin "il y aurait également de graves responsabilités pénales".

"S'agit-il d'une procédure impartiale et respectueuse du droit? Suis-je condamné d'avance?", se demande M. Gonzalez Urrutia, qui est convoqué à 11H00 (15H00 GMT) devant la haute juridiction.

La Cour suprême, qui a convoqué tous les candidats, a indiqué qu'elle se donnait "15 jours prolongeables" pour rendre une décision.

Discret diplomate, M. Gonzalez Urrutia avait accepté de remplacer comme candidat au pied levé la charismatique cheffe de l'opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible par le pouvoir.

- "Campagne de terreur" -

Celle-ci vit également dans la clandestinité depuis plus d'une semaine, disant "craindre" pour sa vie. Elle est brièvement apparue samedi lors d'une manifestation de l'opposition.

Mardi, elle a dénoncé une "campagne de terreur" contre l'opposition, mais assuré : "la peur ne nous paralysera pas et nous ne quitterons pas les rues", selon une déclaration postée sur les réseaux sociaux.

Le même jour, les forces armées, pilier du pouvoir, ont réaffirmé leur fidélité au président Maduro, rejetant "fermement les propositions désespérées et séditieuses" de l'opposition qui avait lancé un appel aux militaires à se ranger "du côté du peuple", selon un communiqué du ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino.

Le CNE a ratifié vendredi la victoire de M. Maduro avec 52% des voix, sans toutefois rendre publics tous les procès-verbaux des bureaux de vote de l'élection, assurant avoir été victime d'un piratage informatique. Le président du CNE, Elvis Amoroso, a déclaré avoir remis ces procès-verbaux à la Cour lundi.

Ce sont ces procès-verbaux -- avec le décompte bureau par bureau -- que réclament l'opposition et une partie de la communauté internationale.

Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux qu'elle a obtenus grâce à ses scrutateurs - mais dont la validité est rejetée par M. Maduro -, M. Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin présidentiel avec 67% des voix.

Les troubles qui ont suivi la proclamation de la victoire du président sortant ont fait 24 morts, selon un bilan actualisé et rendu public mardi par des organisations de défense des droits humains, dont la division Amériques de Human Rights Watch (HRW).

M. Maduro a de son côté annoncé la mort de deux membres de la garde nationale et l'arrestation de plus de 2.000 personnes, promettant de poursuivre la répression contre ce qu'il qualifie de tentative de "coup d'Etat impérialiste".

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Argentine, ont reconnu M. Gonzalez Urrutia comme le vainqueur du scrutin, tandis que d'autres, comme l'Union européenne, se sont abstenus de le faire tout en réclamant la publication intégrale des procès-verbaux.

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