Calme relatif dans la bande de Gaza pour le deuxième jour consécutif
Israël a mené lundi des frappes sur le nord de la bande de Gaza, et des témoins ont fait état d'explosions dans le sud, mais la situation y est relativement plus calme comme la veille au premier jour de la grande fête musulmane du sacrifice.
Dans un message aux musulmans pour l'Aïd al-Adha, le président américain, Joe Biden, a défendu dimanche un plan de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, y voyant le meilleur moyen de venir en aide aux victimes des "horreurs" de plus de huit mois de guerre.
Le premier jour de la fête musulmane a coïncidé avec l'annonce par l'armée israélienne d'une pause de ses opérations dans une zone du sud du territoire palestinien pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, dont les Gazaouis ont désespérément besoin.
- "Combats rapprochés" -
Un responsable israélien a cependant rappelé lundi à l'AFP qu'il n'y avait "pas de changement dans la politique de l'armée israélienne", notamment à Rafah (sud) où elle a lancé début mai une opération terrestre, faisant fuir des centaines de milliers de personnes.
Dans un communiqué, l'armée a indiqué qu'elle continuait d'opérer à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza, et était engagée dans des "combats rapprochés" avec des combattants palestiniens, dont plusieurs ont été tués.
Des médecins de l'hôpital baptiste dans la ville de Gaza, dans le nord, ont fait état de cinq morts et plusieurs blessés dans deux frappes aériennes.
Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal, a indiqué à l'AFP que l'armée israélienne avait mené deux frappes nocturnes sur un appartement et une maison, "causant des martyrs dont un enfant et un homme âgé", transféré dans l'hôpital Baptiste.
"Le reste de la bande de Gaza est relativement calme", a-t-il ajouté.
Des chars ont tiré sur des secteurs est et sud de Rafah, selon des responsables locaux. Des témoins ont fait état d'explosions dans la ville.
Le centre du territoire palestinien a par ailleurs été visé par une frappe aérienne dans le camp de Boureij, selon des habitants.
- "Ce n'est pas l'Aïd" -
"On n'est pas dans un état d'esprit de l'Aïd, l'Aïd c'est quand on retournera chez nous, quand la guerre prendre fin (...). Quand chaque jour il y a un martyr, ce n'est pas l'Aïd", déclare Amer Ajour, un habitant de Rafah déplacé à Deir el-Balah (centre).
La pause "tactique" et "locale" devra permettre une "augmentation du volume d'aide humanitaire entrant dans Gaza", a annoncé dimanche l'armée, au lendemain de la mort dans le territoire de 11 soldats, dont huit dans l'explosion d'une bombe.
Ce bilan est l'un des plus lourds pour l'armée israélienne dans le territoire palestinien en une seule journée depuis le début de la guerre.
Celle-ci a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.
En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 37.337 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
- Besoin de "mesures concrètes" -
L'ONU a "salué" l'annonce israélienne de "pause" mais demandé que cela "conduise à d'autres mesures concrètes" pour faciliter les livraisons d'aide humanitaire.
Kerem Shalom est devenu l'unique point de passage pour l'aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza depuis que l'armée a lancé son offensive terrestre sur Rafah, frontalière avec l'Egypte, et a pris le contrôle du poste-frontière.
Malgré les efforts de médiation internationaux, les espoirs d'un cessez-le-feu se heurtent toujours aux exigences contradictoires d'Israël et du Hamas.
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