Le procès Trump entre dans sa phase finale, son témoignage encore en suspens
Le procès de Donald Trump pour paiements dissimulés à une star du X entre cette semaine dans sa dernière phase, avec un ultime suspense sur son éventuel témoignage, les plaidoiries finales puis l'attente d'un verdict historique, aux enjeux politiques considérables.
Le tempétueux milliardaire avait assuré, avant le début du procès le 15 avril, qu'il témoignerait devant les jurés pour "dire la vérité, et la vérité c'est qu'il n'y a pas de dossier".
Mais au bout de quatre semaines de débats auxquels il a assisté, silencieux, ses avocats maintenaient encore le suspense vendredi. Des experts jugent probable que le candidat des républicains à la présidentielle renonce, pour éviter de s'exposer à un contre-interrogatoire sans pitié de l'accusation.
Pour l'heure, le juge Juan Merchan a indiqué aux parties de se préparer aux plaidoiries finales à partir de mardi. Le procès fera relâche mercredi et vendredi.
Après les dernières interventions de l'accusation et de la défense, le juge donnera solennellement ses instructions aux 12 jurés. Puis il leur confiera la lourde tâche de décider si Donald Trump s'est rendu coupable, au-delà de tout doute raisonnable, de 34 falsifications comptables pour cacher un paiement à l'actrice de films X, Stormy Daniels, lui évitant un possible scandale sexuel à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016. Pour le déclarer coupable, l'unanimité est requise.
Dans un tel scenario, ce sera au juge de fixer ultérieurement la peine, qui pourrait aller du sursis jusqu'à une peine de prison dans l'hypothèse la plus grave.
Une condamnation pénale constituerait dans tous les cas une première historique pour un ancien président des Etats-Unis et un séisme politique en pleine campagne présidentielle.
- 19 témoins -
L'enjeu est d'autant plus important que cette affaire sera probablement la seule jugée avant la présidentielle du 5 novembre, parmi les quatre dans lesquelles Donald Trump est inculpé, dont le tentaculaire dossier devant la justice fédérale à Washington sur ses tentatives présumées illégales de renverser les résultats de la présidentielle de 2020.
Dans l'immédiat, les débats reprennent lundi matin avec la suite et la fin du contre-interrogatoire par la défense de l'accusateur numéro un, l'ancien avocat personnel et homme de confiance de Donald Trump, Michael Cohen.
Ce témoin clé a directement incriminé son ancien patron, affirmant qu'il avait approuvé le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec Donald Trump, alors déjà marié à son épouse Melania. Donald Trump nie cette relation.
L'ancien avocat avait lui-même pris en charge le paiement à quelques jours du vote en 2016 et a assuré que Donald Trump avait validé son remboursement en 2017, des dépenses maquillées selon l'accusation en "frais juridiques" dans les comptes de son groupe d'entreprises Trump Organization, d'où les poursuites pour falsifications comptables.
Mais la défense a tout fait pour décrédibiliser ce témoin, décrit par d'autres acteurs du procès comme un personnage sans scrupules et condamné par la justice pour mensonges devant le Congrès américain dans l'enquête sur l'implication de la Russie dans la présidentielle de 2016.
Michael Cohen a clos une série de 19 témoins cités par l'accusation durant quatre semaines, qui ont plongé le jury dans les coulisses de la campagne présidentielle remportée sur le fil par Donald Trump contre Hillary Clinton.
Dans ce défilé, sont apparus des intermédiaires hauts en couleur qui ont levé le voile sur d'autres transactions dans l'entourage du candidat républicain pour éviter des scandales, comme un ancien patron de tabloïd qui avait travaillé directement avec Michael Cohen et Donald Trump.
L'actrice Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, a aussi livré un témoignage choc sur son vécu de la rencontre avec Donald Trump et sa relation sexuelle avec lui, un moment consenti selon elle mais où le "rapport de force" avec l'homme d'affaires était "déséquilibré".
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