Le procès Trump marqué par le témoignage cru de Stormy Daniels
Une troisième semaine de débats se conclut vendredi au procès de Donald Trump à New York, marquée par le témoignage marathon de l'ancienne actrice pornographique Stormy Daniels, bénéficiaire des paiements dissimulés qui valent ces poursuites pénales inédites contre un ex-président américain.
La semaine s'était ouverte lundi par un nouveau coup de semonce du juge Juan Merchan, qui après lui avoir infligé une série d'amendes pour s'en être pris verbalement aux témoins et aux jurés, l'a menacé de prison en cas de récidive.
L'autre témoin vedette de ce procès, l'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, qui avait versé à l'actrice 130.000 dollars dans les derniers jours de la campagne pour l'élection présidentielle de 2016, remportée sur le fil par le candidat républicain, pourrait être appelé à la barre dès la semaine prochaine. Michael Cohen, qui dit avoir agi à sa demande, s'est retourné contre son ancien patron.
En pleine campagne contre le président sortant démocrate Joe Biden, le candidat républicain est jugé pour 34 délits de falsifications comptables pour dissimulation dans les comptes de sa holding, la Trump Organization, du remboursement des sommes à l'avocat. Il risque une condamnation et potentiellement une peine de prison, aux conséquences encore incalculables sur l'électorat.
Bien que les faits soient moins graves que ceux qui lui sont reprochés dans les trois autres procédures pénales à son encontre, ce procès est d'autant plus important qu'il pourrait être le seul à se tenir avant le scrutin du 5 novembre.
Seul le procès fédéral de Donald Trump à Washington pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020 pourrait encore débuter avant cette échéance, à condition que la Cour suprême rejette rapidement l'immunité qu'il revendique en tant qu'ex-président.
- Comptable, éditrice, assistante -
Comme chaque jour, il a dénoncé à son arrivée au tribunal de Mahattan vendredi un procès "horrible" destiné selon lui à l'empêcher de faire campagne.
Depuis son ouverture le 15 avril, le procès alterne moments de dramaturgie judiciaire et arides séquences très techniques.
Ainsi, après le témoignage fleuve mardi et jeudi de Stormy Daniels qui a relaté avec force détails la fugace relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue avec lui en 2006, et a combattu pied à pied les tentatives de la défense de décrédibiliser son récit.
Une liaison que Donald Trump, alors déjà marié avec son actuelle épouse Melania, nie catégoriquement.
Après Stormy Daniels, se sont succédé à la barre jeudi une employée du service comptabilité de la Trump Organization, une éditrice interrogée sur la publication d'un des livres du magnat de l'immobilier, puis l'une de ses assistantes directes à la Maison Blanche, Madeleine Westerhout.
Cette dernière témoignait de nouveau vendredi matin.
L'un des enjeux des débats est de déterminer ce que Donald Trump savait de ces tractations en coulisses pour acheter le silence de Stormy Daniels.
S'il était de nouveau élu, il pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l'abandon des deux procédures fédérales à son encontre, à Washington mais aussi en Floride (sud-est), où il est poursuivi pour rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.
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