Le Kenya et la Tanzanie, déjà frappés par des inondations, en proie à un cyclone
Des pluies torrentielles et des vents violents touchent samedi les régions côtières du Kenya et de la Tanzanie, premiers effets d'un cyclone qui risque d'aggraver le chaos dans ces deux pays d'Afrique de l'Est déjà frappés par des inondations meurtrières.
Environ 400 personnes ont été tuées en Afrique de l'Est depuis mars et des dizaines de milliers ont été déplacées par les pluies torrentielles qui ont entraîné inondations et glissements de terrain, emporté des maisons et détruit routes et ponts.
Le département météorologique kényan a indiqué dans un bulletin samedi que les effets du cyclone tropical Hidaya sont déjà ressentis au large, avec des vents dépassant les 75 km/h et des vagues de plus de 2 m.
De fortes précipitations le long des côtes de l'océan Indien sont attendues à partir de dimanche et devraient s'intensifier au cours des deux jours suivants, a-t-il mis en garde.
"Les observations actuelles laissent penser que le cyclone tropical Hidaya a touché terre sur la côte tanzanienne. Mais il y a une autre dépression qui se développe derrière", a-t-il ajouté. Les autorités tanzaniennes n'ont pas confirmé dans l'immédiat.
Dans son dernier bulletin samedi, l'Autorité météorologique tanzanienne a relevé des vents forts et de fortes précipitations le long des côtes au cours de la nuit.
Dans la région de Mtwara, 75,5 mm de pluie sont tombés en 12 heures, alors que les précipitations moyennes d'un mois de mai sont de 54 mm.
L'agence tanzanienne a demandé aux habitants vivant dans les zones à risque et aux personnes travaillant dans le domaine maritime de prendre "un maximum de précautions".
Le cyclone devrait culminer avec des rafales de 165 km/h en touchant terre, a dit vendredi le centre climatique régional ICPAC.
La saison des cyclones dans le sud-ouest de l'océan Indien s'étale normalement de novembre à avril et connaît une douzaine de tempêtes chaque année.
- "Aucun coin épargné" -
Le président kényan William Ruto a jugé vendredi "terribles" les prévisions météorologiques du pays, qui va affronter le premier cyclone de son histoire, et reporté sine die la réouverture des écoles prévue lundi.
Selon William Ruto, le cyclone "devrait provoquer des pluies torrentielles, des vents violents et des vagues puissantes et dangereuses".
Au Kenya depuis mars, au moins 210 personnes sont mortes et près de 100 autres sont portées disparues tandis que 165.000 personnes ont été déplacées, selon les chiffres du gouvernement.
"Aucun coin de notre pays n'a été épargné par ces ravages", a résumé le président. "Malheureusement, nous n'avons pas vu la fin de cette période dangereuse", a-t-il ajouté.
Le ministère de l'Intérieur a ordonné jeudi à toute personne vivant à proximité de grands cours d'eau ou à proximité de 178 "barrages ou réservoirs remplis ou presque remplis d'eau" d'évacuer la zone dans les 24 heures.
Des membres de l'opposition et de la société civile ont accusé le gouvernement d'impréparation dans la gestion de la crise en dépit des avertissements météorologiques.
Au moins 155 personnes ont péri en Tanzanie dans des inondations et glissements de terrain.
L'Afrique de l'Est est très vulnérable au changement climatique et les précipitations dans la région cette année ont été amplifiées par El Niño, phénomène climatique naturel généralement associé au réchauffement du globe, qui provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et des pluies abondantes ailleurs.
Au Burundi, au moins 29 personnes sont mortes et 175 ont été blessées depuis le début de la saison des pluies en septembre, a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) s'est dit "particulièrement préoccupé" par le sort des milliers de réfugiés déplacés au Burundi, au Kenya, en Somalie et en Tanzanie.
"(Ils) sont contraints de fuir une fois de plus pour sauver leur vie après que leurs maisons ont été emportées par les eaux", a déclaré vendredi la porte-parole du HCR, Olga Sarrado Mur.
A la fin 2023, des pluies diluviennes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie ont déjà causé la mort de plus de 300 personnes, dans une région qui peinait à se relever de la pire sécheresse enregistrée en 40 ans.
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