The Hong Kong Telegraph - La sélection du jury s'accélère au procès de Donald Trump

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La sélection du jury s'accélère au procès de Donald Trump
La sélection du jury s'accélère au procès de Donald Trump / Photo: JUSTIN LANE - POOL/AFP

La sélection du jury s'accélère au procès de Donald Trump

Le tribunal de Manhattan est parvenu mardi à choisir six des douze citoyens chargés de juger Donald Trump au procès historique qui percute la campagne de l'ancien président américain pour retourner à la Maison Blanche.

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Au bout de la deuxième journée d'audience, les six jurés, certains fébriles, d'autres souriants, ont été invités par le juge Juan Merchan à remplir une rangée de leur box, avant de prêter serment devant le tribunal, debout, la main droite levée.

Tous ont vu leur vie scrutée: d'abord en répondant à un long questionnaire général sur leur profession, situation familiale, sources d'information, centres d'intérêts, et leur opinion sur Donald Trump, avant de se soumettre à des questions encore plus détaillées de l'accusation ou de la défense, qui a traqué tout signe de partialité possible à l'encontre du prévenu, jusque dans leurs publications sur les réseaux sociaux.

"La question n'est pas de savoir si quelqu'un est d'accord politiquement avec votre client. La question c'est de savoir s'ils peuvent le juger de manière juste et impartiale", a rappelé le juge à la défense.

Le magistrat, que Donald Trump qualifie de "corrompu" ou de "juge anti-Trump", a également lancé une sèche mise en garde au prévenu, qui a semblé murmurer quelques mots à l'une des jurées potentielles.

"Je ne laisserai pas intimider des jurés dans mon tribunal", a lancé le juge Juan Merchan aux avocats de Donald Trump, les sommant de brider leur client.

Pour être complet, le panel doit compter six jurés titulaires de plus, ainsi que six suppléants, mais le juge a l'intention d'avancer et de clore le processus en une semaine. Il a annoncé que les plaidoiries d'ouverture de l'accusation et de la défense commenceraient lundi.

- Biden en campagne -

En pleine campagne présidentielle, Donald Trump, 77 ans, doit assister, en silence, à ce long et fastidieux processus de sélection du jury, au moment où son rival Joe Biden fait campagne sur le terrain dans sa ville natale de Scranton, dans l'Etat de Pennsylvanie (nord-est), crucial pour l'élection de novembre.

 

"Tout cela vient de la Maison Blanche", a encore déclaré celui qui qualifie ses affaires judiciaires de "persécution politique".

Donald Trump est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l'ancienne star de films X , à quelques jours du scrutin de 2016 qu'il avait remporté sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton.

Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, il encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l'empêcherait pas d'être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d'une revanche sur Joe Biden, mais projetterait la campagne dans l'inconnu.

- Faux comptables -

S'il était déclaré non coupable, ce serait un succès majeur pour le candidat républicain.

D'autant plus qu'il est parvenu à force de recours à différer ses trois autres procès au pénal, deux pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020, et un pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés.

Donald Trump est inculpé de falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de "frais juridiques", le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels par son avocat personnel de l'époque, Michael Cohen.

En échange, cette dernière avait accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.

Mais le procureur Alvin Bragg entend démontrer qu'il s'agit bien de manoeuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.

"Personne ne peut sérieusement contester que la raison pour laquelle lui (Michael Cohen, NDLR) et Trump ont mis au point ce stratagème était de priver les électeurs d'informations qui auraient pu changer le résultat d'une élection extrêmement serrée", a ainsi expliqué l'analyste judiciaire Norman Eisen pour la chaîne CNN.

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