The Hong Kong Telegraph - Macron de retour à Marseille pour une opération anti-drogue "sans précédent"

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Macron de retour à Marseille pour une opération anti-drogue "sans précédent"
Macron de retour à Marseille pour une opération anti-drogue "sans précédent" / Photo: Christophe Ena - POOL/AFP

Macron de retour à Marseille pour une opération anti-drogue "sans précédent"

Refusant tout "discours de défaite" face au narcotrafic, Emmanuel Macron a effectué une visite surprise mardi à Marseille, cité de la Castellane, pour le lancement de la première d'une dizaine d'opérations "Place nette XXL" qui devraient s'étendre sur plusieurs semaines en France.

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"C'est une opération sans précédent que nous avons lancée, pour porter un coup d'arrêt aux trafics de drogues, assurer l'ordre républicain", avait expliqué le chef de l'Etat sur le réseau X, juste avant d'atterrir.

Deux semaines après le cri d'alarme de magistrats marseillais, qui avaient demandé un "plan Marshall" pour sauver la deuxième ville de France du narcobanditisme, Emmanuel Macron est venu souligner la réponse de l'Etat, cité de la Castellane, quartier où il était déjà venu en juin dans le cadre du suivi de son plan "Marseille en grand".

L'idée est de "rendre la vie impossible aux consommateurs mais aussi aux familles des plus jeunes qui servent de guetteurs ou autres et qui sont aussi des victimes de ces trafics", a ajouté le chef de l'Etat: "On est en train de travailler pour mettre les familles devant leurs responsabilités", et pour celles qui "ferment les yeux, il faut être plus dur".

Lundi, 900 policiers, gendarmes et douaniers étaient déployés à Marseille et autour, mardi près de 800. En deux jours, ils ont arrêté 82 personnes, en ont placé 63 en garde à vue, saisissant deux armes, plus de 350.000 euros en liquide ou en avoirs, 8,2 kg de cannabis et 339 grammes de cocaïne, selon un premier bilan de la préfecture de police.

- "Ca pourrait reprendre" -

Youssouf Issilamou, 32 ans, un Comorien employé d'une boucherie halal, semblait apprécier ces opérations choc: "Avant, la police, ils venaient une, deux fois par jour, maintenant ils sont là tout le temps, pour le +shit+ ils ont fait du bon travail. Comme commerçant, c'est une bonne nouvelle, il y a des gens qui n'osaient pas venir dans le quartier".

La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté Marseille comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des narchomicides, dont quatre victimes collatérales, et 123 personnes blessées.

Si depuis octobre une certaine accalmie semble se dessiner et "un seul fait à déplorer" depuis janvier, "ça pourrait reprendre, on a des petits prémices", a alerté mardi le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.

"Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille", s'était alarmée le 5 mars Isabelle Fort, responsable du service "criminalité organisée" du parquet, devant la commission sénatoriale d'enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogues en France.

Plusieurs coups de filet ont eu lieu récemment au sein des deux principaux gangs, DZ Mafia et Yoda, qui se disputent le contrôle du trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France. Félix Bingui, 33 ans, alias "le chat", le chef présumé du clan "Yoda", a ainsi été interpellé au Maroc début mars.

Mais mardi matin, Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et de la secrétaire d'Etat à la Ville Sabrina Agresti-Roubache, a surtout été interpellé sur la guerre en Ukraine, la situation à Gaza ou encore des problématiques de recherche d'emploi, lors d'un bain de foule au cours duquel de nombreux collégiens et lycéens lui ont fait dédicacer leurs carnets de correspondance.

"Au nom de Dieu, ne laissez pas ces enfants mourir", a imploré une grand-mère en pleurs, en demandant au président de "faire quelque chose pour les Palestiniens".

"Stop à la com', les Marseillais méritent mieux", a réagi sur X Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône.

"Reconquérir les quartiers populaires, dans notre ville de Marseille, prendra beaucoup de temps, mais il est nécessaire d'y mettre d'autres moyens que seulement les moyens de la police", a commenté de son côté Hassen Hammou porte-parole d'EELV Paca et fondateur du collectif marseillais "Trop jeune pour mourir".

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