Le ramadan commencera lundi dans plusieurs pays musulmans avec la guerre à Gaza dans les esprits
Le mois de jeûne du ramadan commencera lundi en Arabie saoudite, dans les Territoires palestiniens et dans la plupart des pays musulmans, sur fond de guerre acharnée dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas qui a fait plus de 31.000 morts.
La Cour suprême saoudienne a déclaré que "le lundi 11 mars 2024" marquera "le début du mois béni du ramadan pour cette année", a indiqué SPA, l'agence de presse officielle de l'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus sacrés de l'islam.
Le ramadan, un des cinq piliers de l'islam dont le commencement est marqué par l'apparition du premier croissant de lune, débutera aussi lundi en Egypte, aux Emirats arabes unis, au Qatar, au Koweït et à Bahreïn, selon les autorités de ces pays.
De son côté, l'Iran avait fixé son commencement à mardi, après que son "Estehlal", ou bureau d'observation de la lune, a déclaré qu'il n'avait pas été possible d'observer "le croissant du ramadan".
A Oman et en Libye, le ramadan débutera également mardi comme le croissant n'était pas visible dimanche, ont rapporté les autorités des deux pays.
En Jordanie, le grand mufti du royaume, Ahmed Hasnat, a lui aussi annoncé que "mardi sera le premier jour du ramadan". Il a demandé à Dieu de "soulager l'angoisse de notre peuple opprimé à Gaza" et de "lever l'affliction et l'agression qui pèsent sur lui".
- "J'ai honte" -
Pour les musulmans du monde entier, le ramadan est synonyme de prière, de spiritualité, et de repas joyeux à la nuit tombée. Mais cette année, les souffrances des Palestiniens de Gaza sont dans tous les esprits.
La mort, les destructions et la menace d'une famine éclipsent tout le reste, alors que se sont envolés les espoirs d'une trêve avant le ramadan, un objectif qu'avaient tenté d'atteindre ces derniers jours au Caire les pays médiateurs (Egypte, Qatar et Etats-Unis) et le Hamas.
Sur un marché de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où près de 1,5 million de personnes ont trouvé refuge, des Palestiniens ont déploré dimanche les pénuries alimentaires et l'incertitude liée à la guerre qui pèse sur le début du ramadan.
"Ce ramadan est complètement différent de tous les ramadans qui l'ont précédé", a témoigné Bassel Yassin, ingénieur agronome.
"Nous ne savons pas comment nous allons terminer ce mois de ramadan: dans nos maisons, sous une tente, au bord de la mer dans le nord ou dans le sud", a dit de son côté Hassouna Tabib Hassnan, un dentiste de la ville de Gaza (nord), déplorant de vivre "dans le déplacement, la douleur et l'oppression".
Dans un centre commercial de Ryad, Fayçal, un employé du gouvernement saoudien qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a assuré qu'il s'agissait du "pire ramadan" de sa vie.
"J'ai honte d'acheter de la viande et du poulet pour ma famille, alors que la population de Gaza est en proie à la famine", a-t-il confié.
La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
L'offensive militaire israélienne lancée en représailles a fait plus de 31.000 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
姜-A.Jiāng--THT-士蔑報