8-mars: l'IVG scellée dans la Constitution, des femmes dans la rue pour leurs "droits"
"Le sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté", a lancé Emmanuel Macron lors de la cérémonie de scellement de la loi inscrivant l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, moment solennel organisé place Vendôme devant un public mêlant militantes féministes, personnalités, élus de tous bords et anonymes.
Le président, en cette Journée internationale des droits des femmes, a confirmé son intention de faire inscrire l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE.
"C’est formidable", lance l'actrice Catherine Deneuve, conviée aux côtés du président comme la plus jeune signataire du "Manifeste des 343", Claudine Monteil.
Après que la lourde presse métallique, vieille de plus de 200 ans, se fut refermée pour apposer le sceau de la République, l'ex-chanteuse des Rita Mitsouko Catherine Ringer a conclu la cérémonie en revisitant la "Marseillaise" et en lançant cet appel enrichi d'un féminin: "Aux armes, citoyens, citoyennes".
- "Pas égaux" -
Il a également fait fleurir les tombes de "grandes figures" du féminisme ayant contribué à la révision de la Constitution, dont Gisèle Halimi et Simone Veil.
Pour les associations féministes, le 8 mars reste d'abord "l'occasion de prendre la rue" pour défendre l'égalité femmes-hommes. Des manifestations étaient annoncées dans 200 lieux en France.
A Paris, plusieurs milliers de personnes dont une majorité de femmes, ont défilé en début d'après-midi, lors d'un rassemblement globalement festif, mais émaillé de fortes tensions entre des manifestants pro-Israël et pro-palestiniens.
"Je viens tous les ans, cette année c'était important pour moi de venir pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes", a affirmé à l'AFP Elfie 34 ans, docteure en histoire.
Dans le cortège figuraient des militantes de l'association Nous vivrons, créée après l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre pour dénoncer les violences sexuelles commises par les commandos de l'organisation islamiste, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A leurs slogans "Libérez les otages" ont répondu ceux de "Palestine vaincra" lancés par d'autres manifestants. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, mais sans intervention des forces de l'ordre.
La thématique de la situation des femmes à l'étranger était présente également ailleurs en France.
A Lille, notamment, où un millier de personnes se sont rassemblées dans le centre, sous le soleil, Pauline, 23 ans dit manifester pour les femmes des pays en guerre, Afghanes, Palestiniennes: "On a énormément de privilèges par rapports aux autres société. En théorie on n'est pas trop mal, mais on n'est pas égaux avec les hommes", estime cette étudiante.
- "Le vent tourne" -
Dans les cortèges, manifestants et manifestantes dénoncent notamment les inégalités salariales.
"Cherche zizi pour meilleur salaire", pouvait-on ainsi lire sur une pancarte à Bordeaux, où quelque 2.500 personnes ont défilé.
Les salariées gagnaient en moyenne 23,5% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2022, a rappelé mardi l'Insee, un écart qui ne s'explique qu'en partie par "le moindre volume de travail annuel des femmes", moins souvent en emploi et davantage à temps partiel.
A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,9% car elles travaillent dans des secteurs et à des postes "moins rémunérateurs".
Carole, professeure des écoles de 35 ans qui participe pour la première fois à la manifestation du 8 mars, s'est mise en grève pour "essayer de faire bouger les choses". "Ce qui est chouette avec cette nouvelle génération de jeunes c'est qu'ils osent, parler, dénoncer, agir. On sent que le vent tourne, qu'il n'y a plus de marche arrière, que les garçons aussi s'impliquent dans ce combat féministe", se réjouit-elle, pointant du doigt un groupe d'hommes venus manifester.
vac-fff-mep-las-burs/alu/rhl
田-L.Tián--THT-士蔑報