Gérard Depardieu, déjà poursuivi pour viol, visé par une enquête pour agression sexuelle
L'acteur Gérard Depardieu, déjà visé par une information judiciaire pour viol et sous le feu des critiques, fait l'objet d'une nouvelle enquête: une femme, assistante sur un tournage en mars 2014, l'accuse d'agression sexuelle.
"Nous apprenons l'existence de cette plainte par la presse. Si la justice est saisie, je choisis, en tant qu'avocat, de ne pas m'exprimer publiquement sur cette plainte, si ce n'est que Gérard Depardieu conteste fermement les accusations portées contre lui", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Christian Saint-Palais.
Selon Le Courrier de l'Ouest, une femme, âgée de 24 ans à l'époque des faits et qui souhaite rester anonyme, a déposé une plainte le 9 janvier, dénonçant des "propos obscènes" tenus par Gérard Depardieu lors de rencontres dans son hôtel particulier à Paris.
Elle l'accuse également de l'avoir agressée sexuellement et de lui avoir fait des propositions sexuelles lors du tournage dans le Maine-et-Loire du film "Le Magicien et les Siamois" de Jean-Pierre Mocky en mars 2014.
La plaignante a évoqué auprès du journal régional "ses paluches partout sur (son) corps" et les "mots indécents" de l'acteur sur le plateau.
Le parquet de Paris, sollicité par l'AFP et confirmant une information du Courrier de l'Ouest, a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour agression sexuelle.
"Les investigations auront pour objet, comme toujours, de rassembler des éléments sur la matérialité des faits, leur qualification, et la question de leur prescription ou non", a précisé le parquet.
Les investigations ont été confiées au 3e district de la police judiciaire de Paris.
- "Tribunal médiatique" -
C'est la quatrième plainte visant le géant du cinéma français, âgé de 75 ans.
Gérard Depardieu a été mis en examen à Paris en décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles après la plainte d'une comédienne, Charlotte Arnould, qui a dénoncé fin août 2018 deux viols au domicile parisien de l'acteur.
"Jamais au grand jamais je n'ai abusé d'une femme", a affirmé Gérard Depardieu dans une lettre ouverte publiée dans la section opinion du journal Le Figaro le 1er octobre.
Dénonçant un "lynchage" orchestré par le "tribunal médiatique", l'acteur assure qu'"il n'y a jamais eu (...) ni contrainte, ni violence, ni protestation" entre la jeune femme et lui.
Une autre comédienne, Hélène Darras, avait porté plainte le 10 septembre, accusant l'acteur de l'avoir agressée sexuellement lors d'un tournage en 2007. Cette plainte a été classée fin décembre par le parquet de Paris pour prescription.
Par ailleurs, en Espagne, une journaliste et écrivaine, Ruth Baza, a déposé une plainte mi-décembre auprès de la police espagnole pour un viol qui aurait eu lieu lors d'une interview de l'acteur français le 12 octobre 1995 à Paris pour la revue Cinemanía. Elle était alors âgée de 23 ans et l'acteur avait 46 ans.
"Mon client n'a jamais été convoqué pour s'expliquer sur ces accusations, ni inquiété", a précisé Me Saint-Palais, disant ne savoir "absolument rien d'une éventuelle procédure en Espagne".
Celui qui a incarné Cyrano de Bergerac et Obélix est par ailleurs sous le feu des critiques depuis la diffusion début décembre d'un "Complément d'enquête" qui lui est consacré.
Dans ce numéro, le magazine d'investigation de France 2 dévoile une vidéo inédite tournée en 2018 lors d'un voyage avec l'écrivain Yann Moix en Corée du Nord, dans laquelle Gérard Depardieu enchaîne les propos déplacés, les gestes et bruits de gorge mimant l'acte sexuel lorsqu'il s'adresse à des femmes.
Il est également filmé en train de sexualiser une enfant sur un cheval dans un haras.
Depuis cette émission, Gérard Depardieu a été radié de l'Ordre national du Québec et de son titre de citoyen d'honneur de la commune d'Estaimpuis (Belgique), tandis que sa statue de cire a été retirée du parcours de visite du célèbre musée Grévin à Paris.
Le cinéma français est actuellement secoué par le mouvement #MeToo. L'actrice Judith Godrèche a dénoncé des violences sexuelles entre 1986 et 1992 commises par les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, qui contestent les accusations. Une enquête est ouverte à Paris.
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