Le monde entre en 2024, avec des festivités mais aussi des bombes et des séismes
Les grandes capitales mondiales ont célébré avec d'éblouissants feux d'artifice le passage en 2024, mais dans le même temps le Hamas tirait des roquettes sur Tel-Aviv, Israël pilonnait Gaza, la Russie frappait l'Ukraine et des séismes secouaient le Japon.
La population mondiale – qui dépasse aujourd'hui les huit milliards – commence la nouvelle année avec l'espoir de mettre un terme au coût élevé de la vie et aux conflits mondiaux.
À New York, des milliers de badauds ont assisté à la traditionnelle descente de la célèbre boule en cristal de Times Square, toute illuminée, tandis que des marchands écoulaient vuvuzelas et chapeaux estampillés 2024.
La police, déployée dans le centre de Manhattan, remorquait des voitures suspectes, disposait une barrière d'acier pour filtrer la foule et surveillait des manifestants pro-palestiniens.
Quelques heures auparavant, à Sydney, autoproclamée "capitale mondiale du Nouvel An", plus d'un million de fêtards ont envahi l'estran du port.
La population s'est massée sur tous les sites emblématiques de la ville, malgré un climat inhabituellement humide, pour admirer la baie de Sydney sous les feux d'artifice multicolores.
La pyrotechnie a également illuminé le ciel d'Auckland, de Hong Kong, de Bangkok, de Manille, Jakarta ou encore de Rio de Janeiro.
Plus d'un million de personnes se sont rassemblées sur les Champs-Elysées, à Paris. Un feu d'artifice au-dessus de l'Arc de Triomphe a constitué le point d'orgue de la fête, placée sous le signe des Jeux olympiques que la ville accueillera l'été prochain.
- Abdication surprise au Danemark -
Au Danemark, à l'occasion de son traditionnel discours du Nouvel An télévisé, la reine Margrethe II, âgée de 83 ans et détentrice du record de longévité pour un monarque en Europe, a créé la surprise en annonçant sa prochaine abdication en faveur de son fils, le prince Frederik.
En Italie, pétards et coups de feu tirés traditionnellement pour fêter le Nouvel An ont fait un mort et 274 blessés, tandis qu'à Berlin des incidents ont entraîné plus de 230 interpellations.
Les bars et restaurants de l'une des rues les plus animées de Tel-Aviv, en Israël, célébraient le passage à la nouvelle année quand les sirènes ont retenti, annonçant des roquettes tirées depuis la bande de Gaza sur la ville et ses environs ainsi que sur le sud d'Israël.
"J'étais terrifié, c'était la première fois que je voyais des missiles, c'est terrifiant, voilà la vie que nous vivons, c'est dingue", a déclaré à l'AFP Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv.
L'année 2023 restera marquée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre – et par les implacables représailles d'Israël.
Les Nations unies estiment que près de deux millions d'habitants de Gaza ont été déplacés depuis le début du siège imposé par Israël, soit environ 85% de la population.
"Ce fut une année noire et pleine de tragédies", a déclaré Abed Akkawi, qui a fui la ville avec sa femme et ses trois enfants.
Cet homme de 37 ans, qui vit désormais dans un camp des Nations unies à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, raconte avoir perdu son frère mais il s'accroche à de maigres espoirs pour 2024.
Au Japon, l'année a débuté par de puissants séismes qui ont frappé lundi le centre du pays, entraînant des vagues de tsunami d'un mètre de haut. Les autorités ont ordonné aux population de se réfugier sur les hauteurs.
Au cours des 12 derniers mois, le monde a été submergé par la vague rose de la "Barbie mania", a connu une prolifération d'outils d'intelligence artificielle sans précédent et la première greffe mondiale d'un œil entier.
- "Ravager" les forces russes -
L'Inde est devenue le pays le plus peuplé au monde, ravissant le titre à la Chine. Elle a également été le premier pays à poser un engin spatial dans la région inexplorée du pôle Sud de la Lune.
L'année 2023 fut également l'année la plus chaude depuis le début des relevés en 1880, avec une série de désastres climatiques qui ont frappé la planète, du Pakistan à la Corne de l'Afrique en passant par le bassin amazonien.
En Ukraine, où l'invasion russe approche de son deuxième anniversaire, Volodymyr Zelensky a promis, dans ses vœux de Nouvel An, de "ravager" les forces russes qui ont envahi son pays.
"L'année prochaine, l'ennemi va subir les ravages de notre production domestique", a lancé le président ukrainien, assurant que son pays aurait en 2024 un million de drones dans son arsenal.
L'armée de l'air a affirmé lundi avoir fait face au cours de la nuit à une attaque "record" de 90 drones tirés par la Russie qui a notamment visé Lviv et Odessa, faisant au moins un mort.
Certains, dans la Russie de Vladimir Poutine, sont las du conflit. "Au cours de la nouvelle année, j'aimerais que la guerre prenne fin, qu'il y ait un nouveau président et un retour à la vie normale", explique Zoya Karpova, décoratrice de théâtre de 55 ans et résidente de Moscou.
- La Russie "ne reculera jamais" -
Mais Vladimir Poutine est resté défiant lors de son discours de la Saint-Sylvestre, jurant que la Russie "ne reculera jamais", faisant l'éloge des troupes de première ligne.
Il est le dirigeant russe qui aura passé le plus temps au pouvoir depuis Joseph Staline, et son nom figurera à nouveau sur les bulletins de vote dans les élections de mars.
Rares sont ceux qui croient à ce que le vote soit totalement libre et équitable, ou ceux qui s'attendent à ce qu'il perde.
A Rome, le pape François a prié pour les victimes des conflits dans le monde, citant les Ukrainiens, les Palestiniens et les Israéliens, le peuple du Soudan et les "Rohingyas martyrs" en Birmanie.
"A la fin de l'année, ayez le courage de vous demander combien de vies ont été déchirées dans les conflits armés, combien de morts", a déclaré le souverain pontife, âgé de 87 ans, après la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre.
Outre les élections russes, plus de quatre milliards de personnes au total seront appelées aux urnes notamment au Royaume-Uni, dans l'Union européenne, en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Afrique du Sud, au Venezuela et bien sûr aux Etats-Unis, où Joe Biden, 81 ans, et le républicain Donald Trump, 77 ans, entendent s'affronter une nouvelle fois en novembre prochain.
burx-lth/roc/ber/am
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