Les Houthis revendiquent une attaque contre un cargo en mer Rouge
Les rebelles Houthis du Yémen ont revendiqué jeudi une attaque contre un cargo en mer Rouge, nouvel épisode de leur campagne visant à perturber le trafic sur cette voie maritime stratégique dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas.
Les Houthis ont annoncé dans un communiqué avoir mené une "opération militaire contre un porte-containers, le Maersk Gibraltar", qui faisait route vers Israël, "en le visant par un drone".
Les rebelles Houthis affirment que le navire a été touché de plein fouet, ajoutant avoir agi en riposte "à l'oppression du peuple palestinien".
Mais un responsable américain a indiqué que le missile avait "manqué le navire" et était tombé dans l'eau.
"Il n'y a eu ni blessé, ni dégât (...) Bien que cet incident n'implique pas les forces américaines, nous continuons de suivre de près la situation car ces attaques menacent la sécurité maritime internationale", a indiqué le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).
Selon le Centcom, le missile a été tiré juste au nord du détroit de Bab al-Mandab, passage étroit entre le Yémen et Djibouti, une route clé vers le canal de Suez et le port israélien d'Eilat, par lequel transite une part importante du trafic maritime mondial.
Le géant danois du transport maritime Maersk a indiqué qu'un de ses porte-containers, le Maersk Gibraltar, a été victime d'un "incident" en mer Rouge, deux jours après une attaque contre un pétrolier norvégien.
"Nous travaillons toujours à établir les faits. La sécurité de notre équipage et de notre navire est notre priorité absolue et toutes les mesures de sécurité possibles sont prises pour garantir que nous les mettons hors de danger", a écrit Maersk dans un communiqué, estimant que "les récentes attaques contre des navires commerciaux dans le détroit de Bab al-Mandab (...) sont extrêmement préoccupantes".
La société de renseignement Ambrey a déclaré que le navire, un porte-conteneurs de 340 mètres, construit en 2016, battant pavillon de Hong-Kong et appartenant aux Iles Marshall, avait essuyé des tirs à 45 milles marins de la ville yéménite de Mocha et que l'équipage était indemne.
"Ambrey croit savoir que la société mère a coopéré avec un transporteur israélien, mais il n'a pas été établi que ce navire était exploité par Israël", a-t-elle écrit.
- De Gaza à la mer Rouge -
Les rebelles Houthis avaient prévenu qu'ils prendraient pour cible tout navire naviguant au large des côtes du Yémen et ayant des liens avec Israël.
Comme ils l'ont fait avec plusieurs autres navires récemment, les Houthis ont d'abord ordonné au navire d'accoster dans un port yéménite avant de tirer sur lui quand il n'a pas obtempéré, a indiqué la société de renseignement.
Dans leur communiqué, les Houthis affirment avoir mené l'attaque après que l'équipage a refusé d'obtempérer et ont ajouté avoir "empêché durant les dernières 48 heures le passage de plusieurs navires" qui se dirigeaient vers Israël.
Les rebelles Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen mais ne sont pas reconnus par la communauté internationale, sont, comme le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, membres de "l'axe de la résistance" contre Israël, soutenu par l'Iran.
Ils ont répété jeudi qu'ils "continueraient à empêcher le passage des navires à destination des ports israéliens" tant que la nourriture et les médicaments ne rentrent pas dans la bande de Gaza, bombardée et assiégée par Israël en réaction à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre en territoire israélien.
Des navires de guerre américains et français qui patrouillent la zone ont abattu en vol des missiles, voire des drones Houthis qui se dirigeaient vers eux, à l'instar de la frégate multi-missions (FREMM) Languedoc le week-end dernier.
Allié traditionnel de la cause palestinienne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a alerté jeudi soir le président américain Joe Biden contre les "conséquences régionales et mondiales négatives" du conflit entre Israël et le Hamas palestinien.
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