Paris: la police tire sur une femme qui tenait des propos menaçants dans le RER
La police a tiré et grièvement blessé une femme qui tenait des propos menaçants et a crié "Allah Akbar" mardi dans un train RER à Paris, dans un contexte de tensions en France après l'attentat d'Arras et la guerre entre Israël et le Hamas.
La police a été requise après les signalements de deux passagers vers 07h30, mentionnant une femme vêtue d'un "voile intégral" qui proférait des menaces dans un RER circulant alors dans le Val-de-Marne, a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, lors d'une conférence de presse.
"+Vous allez tous y passer+, +Allah akbar+, +Boum+", a-t-elle déclaré selon ces témoins cités par le préfet de police.
La femme a ensuite été localisée à la station Bibliothèque François Mitterrand à Paris, qui a été rapidement évacuée. La station était toujours fermée mardi en début d'après-midi et le ministre des Transports Clément Beaune s'est rendu sur place.
Les policiers lui ont "demandé de s'asseoir au sol", a expliqué le préfet. Mais la femme s'est relevée et s'est "dirigée vers les fonctionnaires de police".
Ils lui alors ont "adressé des sommations", lui demandant de ne pas bouger et de montrer ses mains, pour vérifier qu'elle n'avait pas d'arme, mais elle a "refusé d'obtempérer à ces sommations", a détaillé M. Nuñez.
Deux policiers ont alors tiré à huit reprises, a précisé le parquet de Paris, qui avait initialement évoqué le tir unique d'un seul policier.
Grièvement blessée à l'abdomen, la femme a été hospitalisée. Son "pronostic vital est engagé", a précisé le parquet.
Les vérifications ont permis d'établir qu'elle ne portait ni explosif ni arme.
Un temps placée en garde à vue, elle avait ensuite été "internée" car souffrant de "troubles psychiatriques", a-t-il ajouté.
Elle n'avait pas fait l'objet d'une fiche pour radicalisation (FSPRT), contrairement à ce que des sources policières ont indiqué dans un premier temps.
L'identité de cette femme, qui a donné son nom à l'hôpital, mais n'avait pas de papier d'identité sur elle, doit encore être confirmée, a souligné le préfet de police.
- Climat de tensions -
Deux enquêtes ont été ouvertes. L'une, confiée à la police judiciaire parisienne pour "apologie, menaces de mort et acte d'intimidation sur un dépositaire de l'autorité publique".
L'autre a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, et vise les tirs des policiers, comme c'est le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme à feu.
Cette affaire intervient dans un contexte de tensions en France, en raison de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas et après l'assassinat de l'enseignant Dominique Bernard à Arras le 13 octobre par un jeune fiché pour radicalisme islamiste.
Depuis cette attaque, la France a relevé au maximum le niveau d'alerte du plan Vigipirate contre les attentats, en passant en alerte "urgence attentat".
Depuis, des alertes à la bombe ont visé des dizaines de lieux en France, conduisant à de multiples évacuations d'aéroports, gares ou sites touristiques comme le château de Versailles.
Au total, 100 alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis le 18 octobre, a déclaré mardi le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune.
Depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas, "857 actes antisémites" ont été recensés en France et "425" personnes ont été interpellées, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Il y a également eu "5.916 signalements" d'actes antisémites sur la plateforme de signalement en ligne Pharos, a ajouté le ministre de l'Intérieur.
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