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A son procès à New York, Sam Bankman-Fried admet des erreurs, mais pas de fraude
A son procès à New York, Sam Bankman-Fried admet des erreurs, mais pas de fraude / Photo: ANGELA WEISS - AFP/Archives

A son procès à New York, Sam Bankman-Fried admet des erreurs, mais pas de fraude

L'ancienne personnalité emblématique des cryptomonnaies Sam Bankman-Fried a admis vendredi des erreurs de gestion mais pas de fraude, lors d'une audition attendue comme un temps fort de son procès fédéral à New York.

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"J'ai fait plusieurs petites erreurs et aussi de grosses erreurs", a répondu l'accusé, à une question de l'un de ses avocats, Mark Cohen.

"La plus importante a été, de loin, de ne pas avoir mis en place une équipe de gestion des risques", a-t-il poursuivi.

"Avez-vous escroqué qui que ce soit?", lui a demandé son conseil. "Je n'ai pas fait cela", a répondu "SBF", vêtu d'un costume gris anthracite.

"Avez-vous volé de l'argent de clients?", a enchaîné Mark Cohen. "Non", a affirmé Sam Bankman-Fried.

"SBF" est jugé pour avoir organisé l'utilisation, illégale, de fonds déposés sur FTX à l'insu des clients.

Jusqu'à 14 milliards de dollars ont ainsi été siphonnés pour alimenter les investissements, souvent risqués d'Alameda Research.

Au moment de la faillite de FTX, en novembre 2022, quelque 8 milliards de dollars manquaient à l'appel.

La majeure partie a été recouvrée depuis par les liquidateurs et devrait être reversée aux clients début 2024.

- Entrepreneur dépassé -

Lors des trois premières heures de l'audition de Sam Bankman-Fried, les questions de son avocat ont permis à l'accusé de se dépeindre en jeune entrepreneur noyé de travail, menant des dizaines de taches de front, bombardé de milliers de courriels chaque jour.

A mesure que FTX grandissait, "il est devenu intenable pour moi de diriger les deux sociétés", a expliqué le trentenaire, qui a cédé la direction d'Alameda à deux cadres, fin 2021.

Dès lors, "je n'étais plus impliqué dans la gestion quotidienne d'Alameda", a déclaré l'accusé.

Toujours en réponse à des questions ciblées de son conseil, "SBF" a aussi justifié plusieurs décisions ayant permis à Alameda d'emprunter massivement auprès de FTX.

Alameda a notamment bénéficié, selon lui, d'un relèvement du plafond de sa ligne de crédit principalement parce que la société était un teneur de marché sur FTX, ce qui signifie qu'elle offrait aux usagers la garantie de pouvoir acheter ou vendre un actif à tout moment.

Une défaillance d'Alameda, faute de ligne de crédit suffisante, "aurait eu des conséquences désastreuses pour la plateforme" FTX, a justifié l'ancien dirigeant.

La limite a finalement été relevée à 65 milliards de dollars, une somme largement supérieure à l'ensemble des actifs déposés sur FTX.

Parallèlement, Sam Bankman-Fried a détaillé une série de dispositifs mis en place sur FTX pour éviter que des clients n'exposent toute la plateforme à des pertes en cas de paris perdants sur le marché des cryptomonnaies, même si Alameda échappait, à dessein, à ces mécanismes.

Arrivé dans le paysage des cryptomonnaies en 2019, Sam Bankman-Fried avait rapidement séduit le milieu, mais aussi bien au-delà, avec son discours clair et pédagogique, le Congrès américain le réclamant, à plusieurs reprises, pour des auditions.

Mais depuis l'ouverture de ce procès fédéral pour fraude et association de malfaiteurs, la stature de "SBF" en génie facétieux des cryptomonnaies a implosé.

A l'audience, l'accusé a remisé ses célèbres short et T-shirt pour un costume sage, et troqué l'abondante crinière frisée qui a fait sa légende pour une coupe courte passe-partout.

Devant le tribunal fédéral de Manhattan où se déroulent les débats, trois témoins clés, d'anciens collaborateurs, ont mis à mal sa défense qui consistait à charger ses anciens subalternes, taxés d'incompétence ou de légèreté.

Le cofondateur d'Alameda, Gary Wang, et l'ancienne directrice générale Caroline Ellison, ont affirmé, avec des documents produits par l'accusation à l'appui, que "SBF" était parfaitement informé de la situation financière de la société et n'avait rien fait pour modifier sa trajectoire.

Les accusés dans les procès pénaux aux Etats-Unis choisissent souvent de ne pas témoigner, pour éviter de s'incriminer, en particulier lors du contre-interrogatoire par l'accusation.

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