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Un enseignant tué dans un attentat islamiste à Arras, deux blessés graves

Un enseignant tué dans un attentat islamiste à Arras, deux blessés graves

Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, un enseignant a été poignardé à mort lors d'un attentat islamiste vendredi dans un collège-lycée d'Arras, en tentant de s'interposer face à un jeune homme fiché S et suivi par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

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Deux autres personnes ont été grièvement blessées lors de cette attaque, au cours de laquelle l'assaillant a crié "Allah Akbar", dans un contexte de crainte d'attentats islamistes en France sur fond du conflit entre Israël et le Hamas.

Tous deux sont "en situation très grave" et "en train de lutter contre la mort", a affirmé, depuis le lycée Gambetta, dans le centre-ville d'Arras, le président de la République Emmanuel Macron.

Il a par ailleurs précisé qu'une autre "tentative d'attentat", "dans une autre région", avait été déjouée, référence, selon le ministère de l'Intérieur, à l'arrestation pour port d'arme prohibé à Limay (Yvelines) d'un homme connu pour "radicalisation" à la sortie d'une salle de prière. Le dossier est entre les mains du parquet de Versailles.

 

L'assaillant, Mohammed Mogouchkov, qui a été interpellé, est fiché S et âgé d'une vingtaine d'années. Né selon l'administration à Malgobek, dans la république russe à majorité musulmane d'Ingouchie, il a été initialement présenté par plusieurs sources policières comme d'origine tchétchène, comme l'était l'assaillant de Samuel Paty.

Selon l'une de ces sources, il est de nationalité russe et est arrivé en France en 2008.

Son profil s'apparente "à un individu radicalisé dont le potentiel est connu, mais qui décide subitement de passer à l'acte, rendant difficile sa neutralisation", a expliqué à l'AFP une source renseignement.

- Panique -

Il "faisait l'objet d'un suivi actif" de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et avait été contrôlé jeudi "sans qu'aucune infraction ne puisse lui être reprochée", a indiqué la source renseignement.

Selon elle, il "était sous écoute et faisait l'objet de surveillances physiques", "depuis cet été", et "ses conversations téléphoniques n'avaient pas mis en évidence, ces derniers jours, d'éléments permettant d'annoncer un passage à l'acte".

Un de ses frères avait "été interpellé à l'été 2019 par la DGSI dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué puis de faits d'apologie et est écroué", a encore dit cette source.

Selon une source policière, l'enseignant tué a reçu un coup de couteau à la gorge ainsi que dans le thorax.

Une source proche du dossier a indiqué qu'il s'agissait d'un professeur de français et deux de ses anciens collègues ont précisé à l'AFP qu'il était âgé de 57 ans.

Les deux blessés sont un enseignant et un agent du lycée, atteint de plusieurs coups de couteau, selon une source policière. Aucun élève de l'établissement n'a été blessé.

Un témoin de l'attaque, Martin Doussau, professeur de philosophie, a décrit à l'AFP un mouvement de panique à l'intercours, quand les élèves se sont retrouvés face à un homme armé.

"Il a agressé un personnel de la cantine. J'ai voulu descendre pour intervenir, il s'est tourné vers moi, m'a poursuivi", a-t-il ajouté. "On s'est barricadés, puis la police est arrivée et l'a immobilisé."

 

Selon le récit d'une source policière, après le meurtre de l'enseignant, l'agresseur a tenté de voir le proviseur, sans succès, avant de descendre dans la cour, d'agresser l'agent technique, puis d'être tasé et interpellé, a-t-elle ajouté.

Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme, pantalon noir et veste grise, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l'établissement.

Mohammed Mogouchkov "ne pouvait être expulsé" car il est entré en France avant l’âge de 13 ans, a-t-on précisé dans l'entourage de Gérald Darmanin.

Une source policière a précisé que "plusieurs membres" de sa famille avaient "été interpellés pour les besoins de l'enquête", ouverte par le parquet national antiterroriste.

- "Effroi" -

Un périmètre de sécurité a été établi autour de l'établissement, où police, pompiers et Samu étaient déployés en force, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les élèves, un temps confinés, ont quitté l'établissement.

Deux syndicats, le Snes-FSU et le SE Unsa, ont affirmé à l'AFP que l'assaillant était "un ancien élève" de ce lycée d'environ 1.500 élèves.

Selon Emmanuel Macron, le proviseur a décidé de rouvrir les lieux samedi pour les élèves et les enseignants "qui le souhaitent".

Cette attaque intervient presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, décapité à 47 ans le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.

Le ministre de l'Education Gabriel Attal et celui de l'Intérieur Gérald Darmanin ont demandé le renforcement de tous les établissements scolaires et les organisations syndicales des enseignants seront reçues rue de Grenelle dans la soirée

La classe politique a exprimé son "effroi" et les députés ont suspendu leurs travaux, puis respecté une minute de silence devant l'Assemblée nationale.

Depuis l'attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015, qui a fait 12 morts, une vague d'attentats jihadistes a fait plus de 260 morts en France.

Selon le gouvernement, la police continue à déjouer régulièrement des projets d'attentats islamistes en France – une quarantaine depuis 2017.

burs-tll-zap/cnp/vk

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