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Le culte de la "Santa Muerte" gagne en popularité dans les communautés latino-américaines
Le culte de la "Santa Muerte" gagne en popularité dans les communautés latino-américaines / Photo: Leonardo Munoz - AFP

Le culte de la "Santa Muerte" gagne en popularité dans les communautés latino-américaines

Prières, offrandes et foi aveugle caractérisent le culte de la "Santa Muerte", introduit aux Etats-Unis par la communauté mexicaine et célébré chaque année dans le quartier du Queens à New York, signe de sa popularité grandissante dans le pays.

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La "Sainte Mort" est représentée par un squelette doté d'une faux, d'un globe terrestre ou d'une rose. Elle peut revêtir différents costumes reflétant ses pouvoirs.

Des adeptes venus de tous les Etats-Unis ont participé mi-août aux célébrations religieuses dans la mégapole où se sont succédé les récits des "miracles" accordés par la Sainte.

La majorité des fidèles arborent tatouages, bagues et pendentifs à son effigie.

Il s'agit d'une foi qui "nous aide à nous extraire de situations difficiles", explique à l'AFP, Arely Vazquez, la principale "prêtresse" de ce culte aux Etats-Unis.

Depuis qu'elle a survécu à une grave opération du pancréas il y a 17 ans, Mme Vazquez a promis à son "Emaciée" de lui organiser une fête chaque année pour la remercier, raconte-t-elle devant l'autel bigarré érigé dans son salon du Queens, où l'image de la Faucheuse côtoie celle de saints de l'Eglise catholique.

Il n'y a ni normes ni règles dans ce qu'Andrew Chesnut, professeur d'études religieuses à l'université Virginia Commonwealth, définit comme "un nouveau mouvement religieux", qui a pris de l'ampleur dans la ville de Mexico en 2001.

La "Santa Muerte" compte 12 millions de croyants principalement au Mexique mais aussi aux Etats-Unis et en Amérique centrale selon les estimations de cet expert, auteur de l'ouvrage "Dévoués à la Mort: Santa Muerte, la Sainte Squelette".

"C'est le mouvement religieux à la progression la plus rapide dans le monde", assure-t-il.

- "Satanique" -

Il n'est pas étonnant qu'au Mexique, où le culte de la mort est profondément enraciné dans la culture populaire en raison du syncrétisme entre religion catholique et croyances indigènes, ce mouvement ait gagné en popularité même s'il se pratiquait jusqu'à récemment dans la plus stricte intimité.

Si l'Eglise catholique considère la Santa Muerte comme "satanique", la relation que les fidèles entretiennent avec elle est très similaire à celle qu'ils ont avec plusieurs saints catholiques, détaille M. Chesnut.

"Je pense que si quelque chose vous fait du bien (...) cela ne peut pas être mauvais", souligne Arely Vazquez qui rêve de fonder la première chapelle dédiée à la Sainte Mort aux Etats-Unis.

Chaque adepte se doit d'avoir une figurine de la "Sainta Muerte" chez soi. Ils prient et lui font des offrandes: fleurs, alcool, tabac ou nourriture.

Pour Cressida Stone, autrice du livre "Les Secrets de la Santa Muerte" (non traduit en français), qui se qualifie de très fervente, "la prière est essentielle, bien plus que la taille ou l'opulence de l'autel".

La Faucheuse peut aussi se révéler "vindicative" et "courroucée" contre ceux qui ne tiennent pas les promesses qu'ils lui ont faites ou lui manquent de respect, détaille-t-elle.

- Contact direct -

Dans la Santa Muerte le contact entre le fidèle et l'objet de sa dévotion est direct, sans intermédiaires et sans discrimination.

"Ici, on vient prier avec foi", lance Alejandra Flores, 49 ans, adepte de "l'Emaciée" depuis 2012 lorsqu'elle a réussi à obtenir un travail qu'on lui avait refusé jusqu'alors en raison de sa transidentité.

"On peut être toxicomane, policier, transgenre, ce qu'on veut. Ici, elle nous accueille tous", soutient-elle.

Mike Rosales, qui a parcouru plus de 300 km depuis l'Etat du Maryland pour assister aux festivités new-yorkaises, a dévoué une pièce entière de sa maison à la Sainte. Lorsqu'il sort ou rentre chez lui, il passe toujours devant son autel.

"Je l'ai pour me protéger et me sentir bien", dit ce Guatémaltèque de 36 ans, qui dépense sans compter pour ses offrandes. "Si elle nous donne, pourquoi ne pas lui rendre?", poursuit-il.

Aux Etats-Unis, au Mexique et en Amérique centrale où existent de grandes disparités entre riches et pauvres, la faux de la "Santa Muerte" qui rétablit l'égalité "exerce un attrait puissant", résume Andrew Chesnut.

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